Magazine Beaux Arts

Karl Janus Lagerfeld

Publié le 17 septembre 2010 par Marc Lenot

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L’exposition de photographies de Karl Lagerfeld à la Maison Européenne de la

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Photographie (jusqu’au 31 octobre) occupe tout un étage, et, selon que vous irez à gauche ou à droite, vous serez devant deux expositions différentes, deux artistes différents. En allant à gauche, vous verrez des travaux assez formels, assez épurés, des photographies de paysage ou de bâtiments (Versailles, des façades new-yorkaises rythmées par les escaliers métalliques de secours), beaucoup de contre-plongées, sur la tour Eiffel ou sur des arbres, agencées harmonieusement. Vous verrez des tirages en noir et blanc mats, graphiques, contrastés, et des
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épreuves couleurs aux teintes douces et estompées, comme cette série sur la Casa Malaparte à Capri (serait-ce un transfert Polaroïd ? L’exposition est assez avare en informations techniques; dommage).

Vous verrez aussi de grandes feuilles verticales, Figurative Abstractions, dont les formes abstraites évoquent la pluie, les pierres, les traces obscures. Vous aurez alors l’impression d’un photographe raffiné, délicat, sensible, attentif et vous serez impressionné.

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Et puis vous reviendrez sur le palier et vous aurez alors, droit devant vous, le Maître en majesté, ceint d’une auréole corporelle de néon bleu. Tout, là, n’est que paillettes (même des vraies paillettes pour la série Metropolis), que bling-bling, attrape-l’oeil, photos de mode sans surprise, portraits de top models (plus Depardieu, eh oui), et mur dédié à un striptease masculin glauque (The Beauty of Violence) : en somme tout ce qu’on pouvait craindre de Lagerfeld, le baroque, l’exubérance, l’excès. Il y a quelques jours, je m’étais déjà enfui devant les compositions d’un autre couturier, Castelbajac à La BANK
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(hélas), et là, j’ai retrouvé le même manque de sincérité, la même composition narcissique et plaisante. Une douche froide après les travaux dans les salles de gauche. Seuls surnagent du côté droit un joli petit nu sur un pignon, et la série de portraits de l’actrice Zhang Ziyi, retravaillée comme au belino (ou à la Lichtenstein, si vous préférez).

Du coup, j’ai repris l’escalier pour me consoler avec Koos Breukel.

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