A l'occasion de la rentrée du Théâtre du Casino Barrière, nous avons rencontré l'un des principaux producteurs, Michel Goudard utilisant la salle pour ses spectacles.
Dans une conversation sans concession, Michel Goudard, directeur de Box Office, nous livre son point de vue sur l'utilité d'une telle salle ou encore sur la production actuelle.
D'abord, pourquoi produire des artistes dans une salle comme le Théâtre du Casino Barrière?
Il n'y a pas ce type de salle qu'à Toulouse. Les salles de 1 200 places, neuves avec les dernières technologies, se font rare en France. Il doit y en avoir 3 ou 4. En tant que propriétaire du théâtre Feminina à Bordeaux, je sais que ce type de salles est recherché. De plus, l'intelligence de cette salle est de ne pas la garder uniquement pour le Casino. Elle est ouverte à tous les spectacles. D'autres ne laissent pas les producteurs indépendants mettrent leurs artistes au programme. Ils ont des directeurs artistiques qui suivent leur ligne directrice.
Il y a un intérêt populaire pour ce genre de salle?
Tu connais beaucoup de salles qui ont un programme aussi éclectique allant des humoristes aux chanteurs ou aux spectacles lyriques ? C'est assez rare. Il faut faire des choix artistiques le plus large possible afin de plébisciter tous les publics. Ce genre de lieu fédère toutes les générations, du plus vieux au plus jeune. En n'étant pas fermé au public populaire, le théâtre lui permet de se l'approprier et en faire un lieu de culture à part entière. Il vit avec la cité. On s'en tape que ce soit dans un Casino.
Comment expliques-tu la mouvance actuelle des artistes pour des salles à capacité plus humaine?
La proximité avec le spectateur. Sardou disait qu'il chantait pour le gars au milieu de la salle qui faisait la gueule. Mais, dans un Zénith tu ne vois que les 10 premiers rangs. Les artistes prennent surtout du plaisir. C'est le vrai moteur des artistes accomplis comme des débutants. On a par exemple Raphaël, Pagny ou encore Zazie, qui après avoir rempli les grandes salles, se tournent vers quelque chose de plus humain. Ce que font les anglo-saxons depuis des années. On voit les artistes dans des petites salles, ils organisent des sets dans des bars ou encore des concerts improvisés. Ils se permettent même de créer des concerts avec plusieurs artistes. Si en France on faisait ça, on donnerait la chance à plein de jeunes. On a une pépinière de talent mal exploitée.
Dans le genre des formations exceptionnelles à l'anglosaxone, une tournée avec Jean Louis Aubert, Alain Bashung, Raphael, Cali et Darc avait eu lieu.
Oui, je l'avais même amené au Zénith. C'est pourtant assez rare. J'aimerai refaire des trucs comme ça. Loin de la tournée des Enfoirés. Ce n'est pas que j'en ai marre, le message humanitaire est important, mais franchement, les Enfoirés ne peuvent pas être l'unique groupement d'artistes de France. Il en faut d'autres.
Pour revenir un peu plus haut, si je comprends bien, l'industrie du spectacle ne permet pas aux jeunes de monter plus librement sur scène?
Il est difficile d'aider les artistes. Surtout en temps de crise pour le spectacle. Avant, je produisais des spectacles d'opérettes. Mais la concurrence est déloyale. Sur un billet de concert, je vends le billet au prix du siège avec une marge de 5% pour moi. Dans l'Opera si je faisais ça, les fauteuils couteraient entre 300 et 400 euros. La concurrence est faussée car elle baisse le billet à 60 euros. Je ne peux plus rivaliser. Pour revenir à ta question, il faut arrêter les niches musicales. Et, s'ocupper des artistes dans la mouvance actuelle. Il faut ouvrir la porte à la folie. Et, cela passe par la jeunesse aussi et par des salles qui laissent libre cours au talent. Notamment, celles à dimension humaine sans pour autant négliger les grosses productions.
Faut-il mettre les artistes dans des fauteuils pour les aider à créer ?
Il faut surtout leur laisser la tranquillité d'esprit de créer. Mettons les artistes dans des bonnes conditions. Car, la question du quotidien est pour eux une réalité. Il faut qu'ils puissent vivre facilement pour ne penser qu'à créer.
Du côté de Box Office, la saison commence quand ?
Elle commence avec Roger Hodgson, la voix de Supertramp le lundi 27 septembre. Anecdote amusante, Supertramp passe au Zenith un mois après. Sinon, on a de grosses têtes d'affiche dans toute la région pas uniquement au Théâtre Barrière.
Comme Kylie Minogue ?
Carrément. Elle fait trois dates en France, à Lille, Paris puis Toulouse. Le contrat a été vite signé mais le pari est lourd. Elle ne viendra que si le Zénith est plein. Alors faites la promo !
D'autres surprises cette saison et notamment au Casino Barrière?
Actuellement, je vois avec Stéphane Guillon pour une troisième date car les deux premières sont complètes. Et, puis peut-être Zazie. A voir
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