Vous vous souvenez peut être de Muriel Marland Militello qui expliquait que ce n’était pas les internautes qui comptaient dans une démocratie mais les concitoyens (toi l’internaute qui me lit t’es un citoyen en carton), ou encore de ses prestations dans l’hémicycle pendant les débats sur HADOPI… moi, anéfé, je me souviens parfaitement d’une incompétence crasse d’un élu en service commandé qui soutenait des positions martiennes argumentées d’un néant abyssal. Ses précieux avis font d’HADOPI un texte inapplicable … et inappliqué… Madame Militello n’en est pourtant pas peu fière, et passer de la protection des animaux à Internet semble vécu par la député comme une promotion naturelle et bien méritée (il est acquis qu’Internet étant peuplé de zoophiles, il ne s’agit là que d’une extension de son combat au numérique).
Dans sa dernière sortie, Muriel Marland Militello s’en prend au référé de FDN devant le Conseil d’État que je vous laisse découvrir ici. Je vous invite à le mettre en perspective de ce splendide billet, qui aussi inconsistant soit-il a le mérite de mettre en exergue, une fois de plus le décalage qui existe entre les promesses d’un texte vide : « on va sauver les artistes », et la réalité « on chouchoute la SCPP et quelques organismes parasites… et on laisse crever les artistes». J’aimerais sincèrement, madame le député, que vous m’expliquiez comment votre oeuvre sauve les artistes que les pirates flagellent à coup de modem à en croire l’illustration de votre magnifique billet. Tous les artistes que je connais n’attendent rien de votre texte. Pouvez vous donc nous développer ce que vous soutenez avoir à leur offrir ?
Vous noterez que j’ai eu la courtoisie d’attendre vendredi pour répondre à ce billet, je ne troll que ce jour là. L’ami Spyou a d’ailleurs su réagir plus vite, de mon côté, j’ai du me résoudre à me calmer un peu avant d’écrire ce billet, tant il est compliqué de ne pas répondre à la bêtise par la bêtise
En voiture Muriel !
Madame Marland Militello commence dans son billet par nous rappeler que sa grande expertise d’Internet et du numérique lui a valu le poste de « rapporteure pour avis » sur la loi HADOPI (un peu comme si on m’avait nommé hier chirurgien). Certains y verront l’une des raisons de l’inapplicabilité de ce texte, je me contenterai ici de souligner sa chance car l’avis des gens qui y connaissent quelque chose n’a, lui, jamais été pris en compte.
Dans un Etat de droit… où on fait tout de travers
J’aime beaucoup le couplet de madame le député sur l’État de droit qu’elle a visiblement un peu compris de travers, où elle assimile la protection de la propriété intellectuelle à un concept effrayant, le « cleanternet»… Je le retourne sous tous les sens… rien à faire, je ne comprends pas comment madame Militello arrive à la conclusion qu’HADOPI (allez je vous le redis encore une fois pour que ça rentre… toujours inappliquée et inapplicable) « contribue à développer un Internet civilisé, respectueux des libertés et des droits et devoirs de chacun ». A ce jour, outre un climat délétère que madame Militello aime à entretenir, HADOPI contribue surtout à enrichir des marchands d’octets au kilo.
Madame le député, il y a ici deux choses particulièrement chocantes dans cette petite éructation de pixels bien peu inspirée :
- vous entérinez le fait qu’HADOPI est un dispositif de surveillance visant à rendre une jungle civilisée (vous avez du confondre avec la LOPPSI, HADOPI n’est qu’une coûteuse machine à spam… qui n’a toujours pas envoyé un seul mail). Vous offrez là une caricature parfaite qui colle à une certaine classe d’élus et qui est la principale raison de l’échec qui vous attend sur ce dossier.
- vous affirmez ensuite, qu’HADOPI contribue au développement de l’offre légale… vous avez du louper l’épisode Jiwa, soit, mais j’aimerai vraiment ici que vous me citiez UNE SEULE mesure visant à développer l’offre légale dans HADOPI… on ne doit vraiment pas vivre sur la même planète, ou alors c’est que nous n’avons pas le même texte sous les yeux.
C’était là vos deux seuls arguments, c’est franchement léger pour une personne qui se gargarise ainsi d’avoir contribuer à sauver la « création sur Internet » si je me fie au titre de la rubrique dans laquelle se trouve votre chef d’oeuvre.
Mais pourquoi ce billet ?
En se réjouissant de la sorte, la député Militello se rappelle aussi au bon souvenir du Président de la République pour lui signifier qu’elle a été un bon soldat… je pense que le message est passé pas de problème là dessus… enfin pas de problème s’il y avait une seule once d’argumentation, une seule référence valide… pour infirmer un FAIT : HADOPI favorise le commerce illicite d’oeuvres culturelles sur le dos des artistes :
- En enrichissant Megaupload, Rapidshare etc …
- Si vous preniez le métro vous découvriez même que grâce à HADOPI, on peut s’offrir dans le métro toutes les dernières productions hollywoodiennes en Divx pour un coût dérisoire (au moins ça permet à quelques personnes de vivre…. mais surement pas les artistes).
Bravo madame Militello d’avoir tué l’échange de fichiers sur les réseaux P2P pour encourager une économie criminelle, nous n’y serions pas parvenu sans vous.
La moindre des choses quand on lance ce genre de billet d’humeur est de l’argumenter un minimum pour qu’il ne soit pas perçu comme une stupide provocation totalement inutile. Enfin, se réjouir d’une conclusion affirmant l’inutilité de consulter l’ARCEP et ici encore d’une grande maladresse, je doute que le gendarme des télécoms apprécie ces gargarismes.
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