Alekhine, grand champion spécialisé dans cet art, témoigne dans "Deux Cents Parties d'Echecs" de la façon dont il procéde. "Immédiatement avant la séance j'esquisse un plan simple, en divisant le nombre d'échiquiers en groupe d'ouvertures. De sorte qu'à l'appel du numéro de chaque échiquier, il me suffisait de me rappeler l'ouverture correspondante, ce qui me remettait en mémoire le développement progressif de la partie...
C'est la phase d'ouverture qui exige l'éffort le plus important, car tant que les différentes parties n'ont pas pris un caratère bien défini, la mémoire manque de points de repère. La plus grand epartie du travail est fournie par la mémoire dite logique, c'est à dire que le joueur ne visualise pazs l'échiquier tout entier avec ses cases blanches et noires, ses figures noires et blanches, mais il s'en souvient comme d'un ami, d'un livre ou d'un objet quelconque.
Cette visualisation est le plus souvent abstraite. Visualiser un fou, c'est se représenter les cases qu'il contrôle. le second élément du jeu à l'aveugle, est laq mémoire de récapitulatiion, ou faculté de répéter tous les coups dans les ordres même où ils ont été joués. Le jeu à l'aveugle repose sur l'exercice de ces mémoires, la mémoire de position et la mémoire derécapitulation.
Lors d'une de ses séances de simultanée à l'aveugle, Alekhine interpella un des arbitres : "Oh! Que je suis distrait ! j'ai une fois de plus laissé à la maison mon étui à cigarettes"