L'or à son plus haut historique... Vraiment ?

Publié le 17 septembre 2010 par Galuel
Si vous écoutez attentivement la vraie actualité du moment, celle qui concerne la "guerre des monnaies" qui vit actuellement des tensions extraordinaire (et pas les os à ronger qui vous lancés comme autant de leurres hors sujet), alors vous devez être particulièrement attentif au cours des métaux, et de l'or en particulier.
En effet, même si du point de vue de la "théorie relative de la monnaie", aucun bien spécifique n'a de valeur "absolue", il y a une certaine inertie concernant des biens très utilisés et suffisamment durables, comme les métaux. Cette inertie, permet d'avoir un oeil sur le "pouvoir d'achat" relatif de la monnaie. En effet si une variation importante de monnaie est subie dans l'économie, sur une période suffisamment courte (déflation par thésaurisation monétaire, ou inflation forte via création monétaire soudaine), alors l'inertie de la valeur de ces biens, permet d'en mesurer les effets d'un point de vue différentiel.
Il difficile d'extraire de l'or, et l'amélioration des moyens de production est compensée par le fait qu'il faut creuser plus loin et plus profond pour en trouver. Son prix doit donc subir des poussées essentiellement monétaires et d'usage. L'usage étant relativement stable (à part les bijoux, les collectionneurs, et quelques microgrammes informatiques...), ce sont les poussées monétaires qui vont essentiellement agir sur son prix. Comme dit Warren Buffet "Des hommes passent leur temps à stocker un métal dans un coffre pour ne rien en faire...".
On vient d'annoncer un "prix historique pour l'or"... Mais qu'est-ce qu'un "prix historique" étant donné que la masse monétaire subit des variations ? A usage constant, et à production faible et coûteuse, seul un rapport avec la masse monétaire permet de voir en quoi, le prix d'un bien prendrait un ascendant sur les prix et usages de l'ensemble des autres biens. Autrement dit seul un rapport entre le prix d'un bien, et la totalité de la monnaie en circulation, permet de voir la véritable "hauteur" du prix d'un bien, ou l'équivalent de la PROPORTION de la masse monétaire que ce bien représente dans le temps.
Voici donc l'évolution du rapport Prix de l'or ($) / M3 ($) de 1959 à Septembre 2010
Il faudrait un facteur 5 (environ) pour que le prix de l'or soit au même niveau qu'en 1980 ! La même quantité d'or valait donc beaucoup plus en 1980 en terme de pouvoir d'achat global, et permettait d'avoir une proportion de toute la monnaie disponible bien plus importante.
Il est difficile ensuite de faire des pronostics, mais je m'y risque. L'économie est en croissance, la richesse globale augmente. Et donc tout bien fixe, relativement à cette richesse globale en croissance doit perdre de sa valeur relative dans le temps. L'or étant d'un usage non crucial, pratiquement inchangé et sans grande innovation, sa rareté ne peut pas être un critère d'expansion de son prix très au delà de son prix d'usage.
On peut donc considérer de ce point de vue, que si l'or voit son prix monter, c'est bien dû à un profond mouvement inflationniste (lié à une monnaie en perdition), mais que la croissance globale de l'économie entre son plus haut historique relatif (1980) et son plus haut historique nominal (2010), fait qu'il ne devrait pas croître d'un facteur 5 à partir des prix actuels, mais d'un facteur inférieur, atteindre un pic, puis subir ensuite une nouvelle lente déflation, correspondant à un nouveau cycle. Donc entre 1 et 5, il peut se passer un peu n'importe quoi... Dit autrement, je ne me risquerais pas à acheter de l'or au delà du pic relatif précédent de 1980, et même un peu en dessous...
Ces cycles bullaires violents sont liés à la création centrale et asymétrique de monnaie, source des crises systémiques cycliques. Dans une monnaie à Dividende Universel, on devrait observer sur le long terme une déflation relative lente, sans bulles excessives, suivant la valeur d'usage, les poussées monétaires étant alors absentes.