A propos de The Housemaid de Im Sang-soo 3 out of 5 stars
Une jeune femme, Euny, est engagée comme aide-gouvernante dans une riche demeure d’une famille de la haute-bourgeoisie sud-coréenne mais devient rapidement la maitresse et le jouet sexuel du maitre des lieux…
Remake du film de Ki-young Kim, Hanyo (1960), The Housemaid décrit la puissance à la fois financière, politique et sociale d’un homme marié, père d’une petite fille et dont la jeune et très belle épouse attend un second enfant.
Quelles sont les raisons qui poussent un homme aussi cultivé et important (mais quelle est sa fonction exacte, on ne le sait pas, mais il est constamment entouré de gardes du corps) à se laisser aller à un libertinage et une débauche aussi médiocres ?
C’est ce que Im Sang-Soo s’attache à décrire, la complexité et les contradictions d’un jeune père de famille, issu de la haute société sud-coréenne, instruit et bien élevé mais dont la demeure immense, tout en marbre constitue un cadre baroque idéal à l’expression de ses pulsions les plus primaires. Comme s’il avait le droit d’approcher sans vergogne, un verre de vin à la main, la jeune Euny, de lui toucher le galbe d’un sein avant de la pénétrer.
C’est comme si le château vide (on pense à Shining) où il habitait lui conférait une puissance absolue, un droit divin (scène de la fellation où il met les bras en croix). Sa puissance sociale fait naitre en lui de la perversité et un rêve érotique qu’il peut réaliser en laissant libre cours à tous ses fantasmes et son côté extravagant. auprès d’une petite Lolita. Lieu de toutes les audaces.
Etonnant pour un tel homme de sa vautrer dans la lie quand on est amoureux de Beethoven, qu’on joue si bien du piano et qu’on a apprend à sa fille « à ne jamais faire de mal aux gens ni mal leur parler » et qu’il faut respecter « même ses ennemis ».
Ce sont tous ces paradoxes qu’interroge Im Sang-Soo en décrivant la personnalité complexe d’un puissant de ce monde, coréen en l’occurrence mais qui pourrait aussi bien être français que russe.
Témoin impuissante, la vielle gouvernante dit de lui qu’il a toujours eu tout ce qu’il voulait dès l’enfance, et quand il voulait quelque chose, il se servait. Dans le film, le maitre de maison pense pouvoir régler l’avortement d’Euny, qu’il a mise enceinte, à coups de milliers de Wons (on lui a appris que tous les problèmes en général se réglaient avec de l’argent)
Mais qu’une jeune femme de 18 ans se pende avant de s’immoler dans son salon, cela, pour la première fois dans sa vie, il ne l’avait pas prévu…
www.youtube.com/watch?v=fw4-QDg8f6s