Ce qui nous oppose fondamentalement aujourd'hui (et demain certainement -et malheureusement pour nous européens- encore plus), c'est la croyance dans un avenir meilleur. C'est le sentiment, largement répandu, que Rio et le Brésil seront plus agréables à vivre demain qu'aujourd'hui, que les conditions de vie et le fameux "vivre-ensemble" s'améliorent pour le bénéfice de la majorité de ses habitants. Evidemment, la réalité est beaucoup plus nuancée, et de larges couches de la population restent exclues de ce que The Economist a appelé le "décollage du Brésil" ("Brazil takes off", The Economist du 12 novembre 2009), mais la perception générale, le regard sur l'avenir, l'état d'esprit des gens suintent d'optimisme, et ce quelle que soit (ou presque) leur condition sociale.
On touche là à un vrai "fossé" psychologique avec notre vieille Europe, où le sentiment largement répandu est une défiance et une peur envers un avenir qui ne peut être que plus sombre que le présent. Bien entendu, nos sociétés plus avancées ont plus à perdre, dans un futur que l'on perçoit semé d'embûches, que le Brésil, puissance naissante mais encore à construire pour ce qui concerne la solidarité nationale et une certaine forme de conscience collective. Dès lors, nous français préférons nous accrocher mordicus à nos acquis actuels, persuadés que nous sommes que l'on ne pourra qu'aller moins bien demain (à cet égard, le débat naissant sur les retraites est emblématique). S'il est essentiel à mes yeux de préserver les fondamentaux de notre fameux "modèle social" (pourtant tant décrié...avant la crise financière), cela ne devrait pas nous empêcher d'être "mobiles" dans nos têtes et d'essayer de voir le verre à moitié plein plutôt que -systématiquement- l'inverse. Rien de mieux pour cela que de s'imprégner de cet état d'esprit résolument positif en venant découvrir Rio et le Brésil (pour les chanceux qui peuvent se le permettre), pour constater également combien nos conditions de vie, à nous européens, sont dans le fond meilleures, et pour opérer in fine la révolution mentale nécessaire pour voir de nouveau la vie du bon côté !
Et ce n'est pas Snoop Dogg qui me contredirait... (merci Stéphanie B) :)