Une misère coutumière

Publié le 16 septembre 2010 par Dodo44

On s’habitue à tout, même à la misère. C’est la conclusion à laquelle j’en viens, chaque fois que des âmes affligées me racontent comment elles ont atteint la limite de leur endurance. Le cas d’aujourd’hui illustre bien cette situation. Vous comprendrez peut-être mieux pourquoi la misère est une complice du tonnerre.

La jeune femme en récente trentaine m’exposa, d’entrée de jeu, l’objectif de sa démarche en coaching. En couple depuis huit ans, elle avait passé la moitié de sa relation à vouloir en sortir. C’est donc dire que, depuis quatre ans, elle vivait un calvaire constant. Je la priai de m’en parler davantage.

Dernièrement, les gants blancs de son prince charmant s’étaient transformés en gants de boxe. Au figuré, bien entendu. Il avait élevé l’art de la réplique au niveau détestable de la critique. Dans leur chaumière sévissait une véritable guerre des nerfs. Les mots étaient devenus des armes de destruction massive.

Effondrée dans le fauteuil, elle me regardait, la larme à l’œil.

Je voulus valider son intention de quitter son compagnon en vérifiant ce qu’elle avait fait dans cette direction. Elle me dit qu’elle voulait vraiment s’en aller.

Je la rassurai que j’avais bien entendu. Et lui demandai, pour appuyer ce point, combien de boîtes au juste elle avait faites. Comment? Si j’ai fait des boîtes? Pas si, mais combien. Combien de boîtes elle avait remplies dans le but de déménager. Ah! Combien? Euh… Aucune.

L’énorme point d’exclamation qui illuminait son visage en disait plus long que cette page. J’aurais pu écrire poing. Car l’effet fut pour elle au moins aussi frappant. En fait, je n’y avais jamais pensé. À faire des boîtes, je veux dire. Je viens de m’en rendre compte. Tout ce que j’ai fait, c’est de me lamenter.

Je lui proposai alors en guise de requête de faire trois boîtes jusqu’à notre prochaine rencontre. Elle accepta avec un léger frisson.

Comment se sentait-elle? Un curieux mélange d’angoisse et d’excitation. C’était la première fois depuis très longtemps qu’elle osait penser à elle. Qu’elle se donnait la permission de rêver d’un avenir exempt de ce genre de tensions.

Respirant à pleins poumons ce nouveau défi, elle se sentait revenir à la vie. Sa vie. Durant les mois qui suivirent, elle et son conjoint retirèrent leur couple du respirateur artificiel. Quant à ma cliente, l’amour l’attendait à une autre adresse.

L’action est un déménageur plus efficace que l’intention!

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