Aujourd'hui, Dieu (la nature, le destin, les Dieux, ...) m'a fait un clin d'œil. Un de ces " signes " qui me font sourire, qui me font penser que, quelque part quelqu'un veut m'encourager.
Et tout d'un coup, j'ai souhaité partager cet instant.
Vous connaissez ces hasards : vous êtes déprimé, rien ne va dans votre vie, vous êtes au bord des larmes ... et un étranger vous sourit. Juste comme ça, juste pour le plaisir de vous sourire. Et le courage revient, le cœur reprend espoir, il bat plus fort. Cela nous arrive, souvent. On l'oublie vite, après, comme les rêves, c'est tout.
Et bien, aujourd'hui j'ai vécu un de ces instants magiques.
Voilà, en ce moment je traverse une période " sans " : rien ne va, je me sens seule, abandonnée, déprimée, au bord des larmes, tout va mal. Bref, vous connaissez tous.
Je décide de faire un jogging sur la promenade des Anglais à Nice, cela me détend toujours, sentir mon corps vivant, me fatiguer, transpirer, m'épuiser.
Me voici donc en train de courir, la belle Méditerranée à ma droite. Je l'ignore, je n'ai pas trop envie de voir la beauté de ce monde, aujourd'hui je me complais dans ma déprime (passagère, je vous rassure). Le ciel est bleu, la mer noire, le soleil brille. Je fais avec, ce n'est pas ça qui va me gâcher ma mauvaise humeur ...
Et à cet instant, un seul petit nuage se glisse devant le soleil, un petit nuage solitaire, minuscule dans l'immensité de l'azur.
Malgré moi, je lève les yeux (quand je cours, je porte toujours des lunettes de soleil) et, tout en courant, je reste interdite devant le spectacle magnifique que m'offre la nature.
Le soleil rayonne toujours, voilé légèrement par le nuage, juste suffisamment pour que je puisse lever les yeux vers lui, juste suffisamment pour observer la trace de ses reflets, pour deviner sa courbe majestueuse derrière les vapeurs du ciel.
Et à coté de mon petit nuage, vue d'ici à même pas un demi-centimètre, la lune, astre nocturne, contraste blanc devant le bleu du ciel.
Je vois se mêler la lumière dorée du soleil qui filtre à travers le nuage aux teintes argentées de la lune, j'aperçois le rond du jour effleurer celui de la nuit. Comme pour me faire un clin d'œil - car la nuit et le jour, et bien, cela ne peut pas cohabiter au même instant, la lune et le soleil ne peuvent se toucher.
Et pourtant, je les vois là, à s'enlacer devant mon regard ébahi, le visage du jour et celui de la nuit, les deux me sourient, les deux me permettent de les dévisager ouvertement.
Puis le nuage se dissipe, se désintègre, le soleil rayonne et on n'aperçoit plus la lune. L'éclat du soleil est trop vif, maintenant, on doit détourner les yeux, observer l'union impossible est désormais interdit.
Les rayons du jour caressent distraitement la Méditerranée. Et la mer brille de milles feux, j'avais oublié la beauté du spectacle.
Mais mon regard est fixé au ciel. Non, je ne la vois plus, la lune, l'éclairage du soleil est trop ardent.
Trop magnifique.
Le tout n'a duré que quelques secondes.
Et je m'interroge, pourquoi ai-je eu le privilège de voir ceci si ce n'est pour me dire que le chemin que je suis, même s'il a l'air d'un détour, d'une impasse même, est le bon ? Le chemin du soleil ne croise pas, normalement, celui de la lune, et pourtant, je viens de les voir se frôler.
Je pense tout simplement que le soleil et la lune ont souhaité me dire que le chemin que je suis est le bon. Même s'il n'en a pas l'air.
Je pense que c'était un clin d'œil de Dieu, de la Nature, du Destin, de Zeus, de Jupiter, de ce que vous voulez. Je vais donc poursuivre ma route.
Comme le marathonien qui, épuisé, va s'arrêter, il est arrivé au moment de non retour, plus de force, plus de courage - à cet instant son coach, la foule, les spectateurs, une jolie fille (ce que vous voulez) l'encourage ... et il va puiser dans ses réserves, passer le cap, et finalement terminer sa course.
Oui, j'ai souhaité partager cet instant avec vous.
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