Une proportion grandissante d'experts affirme que le pic pétrolier (peak oil) devrait se produire lors des deux décennies à venir. A partir de ce pic, le prix du pétrole devrait grimper au-delà de 200 dollars le baril (et peut-être plus : 300 voir 400 dollars), il devrait se stabiliser au minimum dans ces prix car l'offre n'arriverait plus à répondre à une demande qui explose. Les réserves exploitables ne pourront suffire ou seront très coûteuses à exploiter.
Quelles seront les conséquences concrètes de cette augmentation durable des prix du pétrole? Comment pouvons-nous y répondre, et nous préparer à l'avance à cette riposte? Ceux sont les questions auxquelles nous allons tenter de répondre dans cette série d'articles. Le problème étant particulièrement complexe, nous allons nous concentrer et limiter modestement notre propos, aux mobilités des personnes.
Quelles seraient les conséquences immédiates d'une augmentation importante et durable des prix du pétrole? D'abord, un gonflement important de notre déficit commerciale : actuellement le pétrole "pèse" pour 70 milliard par an pour notre pays. Avec un baril à 300 dollars, la facture double au moins et devient rapidement insurmontable.
Par conséquent, il faudra réagir très vite. D'autant plus que ce gonflement des dettes sera vécu de la même manière par une majorité des ménages qui verront grossir leur budget auto de manière insupportable.
Si on rentre dans le détail précis des mobilités,nous pouvons définir les acteurs touchés rapidement par les conséquences du peak oil. Les plus atteints seront indéniablement les migrants pendulaires installés dans l'espace péri-urbain, qui font 50 voir 80 kilomètres en voiture chaque matin pour rejoindre la grande ville où ils travaillent tout en profitant d'une maison individuelle dans un cadre plus champêtre. Avec l'essence à 2 ou 3 euros le litre, la donne change.
Deuxième catégorie particulièrement touchée, les conducteurs contraints à des déplacements professionnelles fréquents avec leur véhicule personnel (commerciaux, livreurs, intervenants et contrôleurs diverses, chef de chantier, ...). Pour eux, si leur entreprise n'augmente pas leur indemnités kilométriques, cela sera très compliqué. Mais le problème se posera aussi pour ces multitudes d'entreprises de service dont le personnel se déplace dans des véhicules utilitaires de société.
Enfin, quelque que soit leurs lieux d'habitations et de travail, tous les salariés à petit salaire dépendant de leur voiture pour aller travailler dans des zones commerciales et industrielles. Le gonflement de leur budget auto leur sera rapidement impossible avec leur faible niveau de revenu.
Alors que peut-on imaginer pour résoudre ces problèmes?