Le père
Oui, le petit garçon avait aimé regarder son père.
Ce père avait, comme tout le monde,
parcouru des chemins,
des collines ensoleillées et des villes,
regardé la beauté des ronces,
couvertes de mûres violettes, et des arbres fruitiers.
Ce père avait, bien sûr, connu l’amour,
le bonheur et beaucoup de souffrances.
Mais il avait accepté le rythme des saisons et de la vie, la ronde.
Il savait qu’après les cris joyeux de la saison bleue,
il y avait la saison mordorée de la nostalgie
à laquelle succédait la saison blanche du silence et de l’oubli.
(Jean Rivet)