Fin d’été 2010, l’artiste Pop de l’heure, Lady Gaga pose pour le magazine Vogue nippon pour hommes, presque nue, ornementée de quelques tranches de viande, fraichement dépecées et ce, sans doute photoshoppement rehaussées afin que la chair de la jeune dame soit tendrement délicate, et qu’elle réponde aux critères esthétiques de la région, et que les maigres tranches de viande qui couvrent celle-ci semblent de qualité supérieure et exquise, même si elles étaient mangées crue par un brave téméraire nippon, sa santé ne serait point en danger.
Bon, la deuxième image maintenant.
Toujours en 2010, dimanche dernier, Lady Gaga a été consacrée l’artiste de l’année et couvert d’honneurs aux MTV Video Awards, à Los Angeles. Sans doute pour une question d’auditoire de tout âge, elle s’est présentée cette fois-ci sous les feux de la rampe habillée d’une robe en viande bien en chair. Si la chair semble de moins bonne qualité, elle est plus vraie, plus coriace et plus sombre. Cependant, le scandale, il est de taille au pays de la Liberté.
Lady Gaga s’empresse de s’expliquer lendemain sur le port de la robe en viande, signé Franc Fernandez, mais elle s’est empêtrée dans des détours de sa pensée : « Je voulais dire que si nous ne prenons pas position pour nos convictions, si nous ne combattons pas pour nos droits, bientôt ils seront aussi réduits que cette viande sur nos os. »
C’était en 1987, un an après la naissance de Lady Gaga, Jana Sterbak a soulevé l’irrite du public canadien avec sa Robe de Chair, intitulée Vanitas, Robe de Chair pour Albinos Anorexique. Saviez-vous pourquoi le public canadien, pacifique et raisonnable, était hors d’eux-mêmes?
Parce qu’on trouvait le geste de notre Musée national d’Ottawa inconcevable de dépenser l’argent des contribuables canadiens pour subvenir une artiste et encourager la décadence du milieu des arts contemporains.
Et la morale de cette histoire?
Sans Photoshop, sans designer de renom, comment s’appelle-t-il encore celui-là? Ah! Franc Fernandez. Eh bien, c’est moche!