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Budget 2011 : effets d’annonce

Publié le 16 septembre 2010 par Copeau @Contrepoints

Budget 2011 : effets d’annonceDans une interview au Figaro, Christine Lagarde présente le budget 2011. Le journaliste lui demande comment passer d’un déficit budgétaire de 8 % du PIB à 6 %, la ministre de l’économie lui répond très concrètement : « Passer de 8 % à 6 % nécessitera de réduire de 40 milliards d’euros les déficits publics. Le retour de la croissance apportera mécaniquement 7 milliards. Les mesures de relance, qui figuraient dans le budget 2010 et ne seront plus dans celui de 2011, représentent près de 16 milliards. Quant à la réduction de 5 % des dépenses de fonctionnement et d’intervention annoncée par le président de la République, elle permettra, ajoutée aux autres mesures d’économies, 7 milliards d’économies. Restent 10 milliards à prendre sur les niches. » On a donc affaire à deux hypothèses optimistes (la croissance – prévue à 2 % ! – qui apportera 7 milliards, et 10 milliards à trouver sur les niches, bon courage !), une déclaration de principe qui reste à vérifier (la réduction des dépenses de fonctionnement et d’intervention), et 16 milliards d’économie provoqués par la fin du plan de relance (on fait une dépense exceptionnelle en période de déficit massif, comme ça quand on l’arrête on diminue facilement le déficit de plusieurs milliards… c’est comme le mec qui se promène dans le désert avec une portière de voiture, « oui mais quand j’ai chaud je peux baisser la vitre »). Et justement comment fera le gouvernement en 2012 pour arriver à 3 % de déficit par rapport au PIB, comme il s’y est engagé ? Ces 16 milliards d’économie ne pourront pas être renouvelés, la croissance sera toujours aussi molle, et aller repiquer 10 milliards dans les niches fiscales s’avèrera extrêmement difficile. Mais déjà pour 2011, qui peut croire qu’au 31 décembre ces 40 milliards d’économie auront été effectivement trouvés ? Pour 2012 n’en parlons même pas, nous serons en pleine élection présidentielle, le budget sera un élément secondaire de la campagne électorale. Le plus grave, nous l’avons déjà dit, c’est l’absence de toute réforme structurelle afin de diminuer la dépense publique et de relancer la croissance. Pire, on continue les projets débiles et hors de prix comme les éoliennes en mer qui produiront une électricité huit fois plus chère que les centrales nucléaires !


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