Le ministre grec des Finances Georges Papaconstantinou a rejeté vigoureusement les craintes d’un défaut de paiement de son pays, assurant que cela risquerait de briser la zone euro, dans un entretien au Financial Times publié jeudi.
« Les gens ne se rendent pas compte du coût qu’une restructuration aurait à la fois pour la Grèce et la zone euro… Si la Grèce restructurait sa dette, pourquoi diable les gens continueraient-ils d’investir dans les autres économies périphériques (de la zone euro) ? Cela briserait fondamentalement l’unité de la zone euro », a-t-il ajouté.
M. Papaconstantinou a entamé mercredi à Londres une tournée européenne auprès d’investisseurs internationaux pour préparer le retour de son pays sur le marché des emprunts de long terme. Il doit persuader en priorité les grandes banques que son pays tiendra sa promesse de ne pas restructurer sa dette, une décision qui impliquerait une suspension de paiement.
Faute d’avoir cette certitude, les investisseurs refuseront à Athènes des prêts à long terme, trop risqués. Un tel refus oblige la Grèce à multiplier les levées de fonds et les remboursements à court terme, la soumettant à une pression permanente des marchés.
La dette de la Grèce a atteint 300 milliards d’euros (115% du PIB) et son déficit public s’est élevé à 14% du PIB en 2009. Pour éviter la banqueroute, le pays a dû adopter une cure d’austérité sans précédent, en échange d’un prêt des pays de la zone euro et du Fonds monétaire international (FMI) de 110 milliards d’euros sur trois ans.