Le Parlement roumain adopte la réforme des retraites

Les députés roumains ont adopté tard dans la nuit de mercredi à jeudi une réforme des retraites qui se traduira par un relèvement progressif de l’âge de la retraite à 65 ans, a-t-on indiqué de source parlementaire.

(AFP) Les députés roumains ont adopté tard dans la nuit de mercredi à jeudi une réforme des retraites qui se traduira par un relèvement progressif de l’âge de la retraite à 65 ans, a-t-on indiqué de source parlementaire.

Au total, 170 élus ont voté pour ce texte et deux contre, alors que les députés de l’opposition ont quitté la salle pour protester contre le rejet de plusieurs de leurs amendements.

Selon cette loi, qui fait partie des réformes convenues avec le Fonds monétaire international (FMI) et l’Union européenne, l’âge de départ à la retraite sera relevé à 65 ans d’ici 2015 pour les hommes et d’ici 2030 pour les femmes.

« Dans la pratique, l’âge de départ à la retraite est actuellement de 56 ans et six mois pour les hommes, alors qu’il devrait être de 63 ans, et de 55 ans et sept mois pour les femmes, contre 59 ans, selon la loi », a déclaré le Premier ministre de centre-droit Emil Boc.

« On ne peut pas continuer avec ce système de retraite anticipée », a-t-il lancé.

Les députés de l’opposition sociale-démocrate (PSD) et libérale (PNL) ont notamment insisté pour une majoration de la retraite moyenne à 45% du salaire moyen brut, soit environ 220 euros par mois, contre 175 euros actuellement.

« Aujourd’hui vous décidez du sort de 5,5 millions de retraités, que vous êtes en passe de condamner à d’énormes sacrifices », a déclaré le député libéral Victor Paul Dobre.

Mais le ministre du Travail Ioan Botis a répliqué que la Roumanie ne pouvait pas se permettre cette hausse, alors qu’elle ne compte que 0,8 cotisant pour un retraité.

« La Roumanie ne peut pas offrir plus qu’elle ne produit. Alors que le nombre de retraités est en hausse, celui des salariés baisse », a-t-il souligné.

Le système public des retraites enregistre un déficit croissant depuis 2008, qui devrait atteindre 3 milliards d’euros à la fin 2010, contraignant l’Etat à s’emprunter pour pouvoir payer les pensions.

La Roumanie, qui a obtenu en 2009 une aide de 20 milliards d’euros du FMI, l’UE et la Banque mondiale, s’est engagée à réduire son déficit public à 6,8% courant 2010, contre 7,2% l’année dernière.

En juillet, le gouvernement a adopté une cure draconienne d’austérité se traduisant par des coupes de 25% des salaires du secteur public et une hausse de 5 points de la TVA, à 24%.

Une réduction des retraites de 25% prévue initialement a néanmoins été déclarée non constitutionnelle et abandonnée.