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Gentlemen Broncos

Par Bannister
Sam Rockwell. Twentieth Century Fox France
"Et voilà, on blogue, on blogue, et on s'occupe plus de son look..."

Gentlemen Broncos est tout à fait le genre de film qui vous ramène dans votre adolescence (pour ceux qui en sont malheureusement sortis), vous savez, cette époque bénie où rien n’était impossible. Où vous griffonniez dans votre coin avec le rêve de devenir dessinateur, ou écrivain, où vous alliez au cinéma en vous disant qu’être acteur, c’était votre vocation, où encore, lorsqu’en grattant quelques notes de musiques sur votre guitare de débutant, vous étiez capable de vivre ce moment où vous embrasseriez cette belle brune, ou cette blonde au sourire si frais, qui pourtant ne vous avait pas remarqué jusque là…dans la vraie vie.

 Benjamin, c’est cet ado, c’est moi, c’est vous, coincé dans sa petite ville, dans sa petite vie. Avec une mère plutôt originale, et pleine de rêve, elle aussi (et dont l’actrice sera ad vitam connue sous le nom de « maman de Stifler »), ils vivent dans leur monde, en avançant comme ils peuvent.

Pour se sortir de tout ça, Benjamin s’évade grâce à ses histoires de science fiction. Il en écrit depuis des années, et l’espoir qu’il caresse, de pouvoir être édité, pourrait peut être se concrétiser avec la venue de son idole : le grand Ronald Chevalier, présent pour une master class au Clitus Festival (et joué par Jemaine Clément, que vous connaissez peut être à travers la série Flight of the Conchords).

C’est le train de la vie qu’il ne faut pas louper pour Benjamin, qui, son meilleur manuscrit sous le bras « Yeast Lords : The Bronco Years », va tout faire pour le proposer à la lecture du maître.

En fait d’idole, le Chevalier n’arrive plus à aligner trois mots. C’est la panne. Longue, si longue que son éditeur menace tout simplement de le dégager vite fait si ça continue. L’homme tombe alors sur un manuscrit, vous devinez lequel, et vous devinez la suite.

Mais Benjamin n’entend pas se laisser piller son œuvre.

 Gentlemen Broncos s’articule autour de Benjamin, de Tabatha et de Lonnie, rencontrés au festival, mais aussi, nous bascule dans deux adaptations filmiques du roman de Benjamin, celle du traître idolâtré, et celle de Lonnie (déjà vu en acolyte du Nacho Libre), à laquelle s’ajoute, également, celle du monde du manuscrit original.

 Au final, Gentlemen Broncos souffre d’un vrai manque de moyen, qu’il rattrape néanmoins par une forte cohésion de son univers, par sa brochette de seconds rôles tous plus bizarroïdes les uns que les autres, par l’acteur principal, Michael Angarano, parfait dans la peau de Benjamin, et par une innocence, un peu enfantine, gage de la sincérité de cette nostalgie qui n’est ni triste, ni mélancolique, mais remplie d’envie et de passion.

Bien sur, ce n’est pas le film du mois. Ce n’est même pas le film de la semaine, mais c’est film sacrément attachant.

Mention spéciale àla participation de Sam Rockwell, qui personnalise le héros des différentes versions du roman. L’homme derrière la caméra, Jared Hess, est loin d’être un inconnudans le monde des nerds, geeks, et autres loosers magnifiques en rébellion, puisqu’il était déjà aux commandes de Napoléon Dynamite, et de Nacho Libre.

Jennifer Coolidge. Pour ceux que ça intéresse, c’est elle, la maman de Stifler.

Bannister, gentleman blogueur.


 

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