Citoyens !
Invité par Baptiste, une poignée d’entrepreneur du web, patrons d’agence et serial blogueurs se retrouvaient rue de la Boétie pour parler de l’éthique du numérique. Mea culpa pour les notes en vrac : c’était du live.
Le débat fut compliqué, très compliqué, alors que de l’autre côté de l’Atlantique, Google et Verizon proposent un cadre juridique :
- d’un côté, un débat extrêmement technique sur les tuyaux, mais aussi sur les contenus
- de l’autre, un point de vue de citoyens exposés à des débats contradictoires sur le sujet, apeuré sans doûte, confus pour sûr
à l’occasion du groupe de travail UMP (présidence : H. Mariton) : une réu de travail du 7 juillet à l’Assemblée Nationale avait eu lieu. Laure de La Raudière est rapporteur de la proposition de loi.
Rappel : le débat sur la neutralité du net est parti d’une discussion initiée par le Sénat sur la fracture numérique. Un amendement parlementaire demandait un rapport d’information sur “neutralité du net”
- Une partie descriptive sur la gestion du réseau
- Une partie prospective, basée sur consultation publique
-> enjeu = faire avancer le Parlement
mois de décembre : un rapport sera publié. Fin septembre, la Commission Européenne va elle aussi produire un rapport
Enjeu européen : transposer le paquet télécom avant avril
Un début de consensus sur principes généraux, comme par exemple la création d’un organisme de régulation semble avoir lieu. Semble seulement.
Henri Kauffman attaque : c’est quoi la “neutralité” ?
NKM : de la consultation publique, les internautes ont une vision très extensive, plus extensive que les opérateurs (qui eux gèrent la tuyauterie). Les internautes clament évidemment des intérêts basés sur leurs usages
NKM surprise que la question du référencement surgisse de la consultation publique.
NKM pose la question : que voudriez-vous voir dans la proposition de loi. Réponse de Fabrice Epelboin : est-ce que la non discrimination du signal peut être inscrite dans une loi par exemple ? Possibilité de renvoi du décrêt.
Pocarles (Pierre-Olivier Carles) pose le problème économique : tant que les opérateurs ont un intérêt sur le contenu, alors le web ne pourra pas être neutre. AUjourd’hui : les opérateurs ne font pas QUE commercialiser du tuyau : ils commercialisent du média. Epelboin affirme que certains gouvernements sépareront l’accès aux contenus de l’accès aux tuyaux.
Pocarles fait l’analogie suivante : la situation sur internet, c’est comme si EDF vendait aussi de l’électroménager.
Fabrice Epelboin explique la solution de voies prioritaires et de voies secondaires : entre un site qui répond instantanément comme Google et d’autres sites plus lents, il y a une différence de 30 à 40% de temps pour l’usager. Or pour être reçu correctement partout sur la planète, il faudrait dealer avec 37 pays x 3 opérateurs
Eric Maillard rappelle que l’enjeu, au-delà du technologique, est d’abord autour de l’usager et de son expérience : les règles à signer pour le citoyen pour toute installation de services est illisible. L’enjeu est une certaine urgence dans l’éducation du citoyen.
Cyrille Chaudoit rappelle que le monde sur le web est proche de la réalité économique tout court : dans la vie réelle, on peut aussi commencer un petit commerce qui fasse fortune même si une entreprise avec une grosse levée de cash peut plus facilement ou plus rapidement réussir.
Dans Burger King : j’ai du pepsi. Chez McDo : j’ai du coca. Mais si je fais quelques kilomètres en plus : j’ai de nouveau du Pepsi. Du coup : on ne va pas pouvoir faire des infrastructures partout. Il y a donc une obligation à traiter tout le monde de la même manière. Sur internet, on paie tous de la bande passante : si on a beaucoup de hits, on paie plus de bande passante. Dans les start-ups, i ly a aussi des levées de fonds.
Pocarles (décidément) réaffirme le constat suivant : on parle de tuyaux alors que la tendance est déjà au mobile. DOnc ce qui compte, c’est qui contrôle la capacité d’émission. Sur certains lieux comme les zones blanches, les 3 opérateurs partagent l’infrastructure.
Frédéric Montagnon : qu’est-ce que l’accès à internet ? Il faut arriver à définir ce qu’est cet accès d’un point de vue économique.
Eric Maillard pose la question de savoir pourquoi aucun débat n’aurait eu lieu dans la presse écrite et dans la TV. Pour Hervé Mariton : dans la presse écrite, on favorise le petit.
Votre serviteur pose la question de la place du citoyen plutôt perdu :
- il voit un débat économique complexe où effectivement il faut mettre en place les conditions de succès de l’innovation
- il voit un vrai souci sur le fait de ne parler que de neutralité du net alors que le média, demain, est multisupport
- il se demande comment définir l’idée de propriété privée et de protection de la vie privée sur le net
Charles Nouyrit prend l’exemple de Foursquare. Curieusement, un début de consensus démarre sur le fait que le citoyen serait plus éduqué.
votre serviteur insiste sue le fait qu’à la base, sur tous les nouveaux mobiles, sont préinstallés des appli aux contrats d’usage extrêmement compliquéss (facebook, twitter…). Doûte sûrement : clairvoyance pas sûre.
Hervé Mariton pose la question de la labélisation des sites internet. Consensus : non.
Nicolas Bordas rappelle que la France n’est qu’une brique d’un ensemble.
Le premier sujet qui peut être joué au niveau national : l’auto-régulation concertée pour savoir s’il y a un intérêt à s’appliquer des bonnes pratiques afin de protéger le citoyen. Des fondamentaux pourraient faire avancer d’un cran le sujet.
Diaspora a été créé par des Américains. Pourquoi ?
Au final ce qu’on retiendra :
- il va falloir urgemment faire un tour de France afin d’éduquer. Et de faire entrer la prise de conscience dans les ménages. Bordel. L’utilisateur a au final le choix. Encore faut-il qu’il puisse savoir
- “faire passer les digital natives inconscient en en faisant des digital natives inconsciences” Nicolas Bordas, la phrase qui tue.