Etat chronique de poésie 999

Publié le 16 septembre 2010 par Xavierlaine081

999

Pas d’autre univers que celui, sec, qui nous sépare.

Et la longue plainte de solitude que les Hommes de ce temps émettent.

Perte du sens et de la relation, perte du lien et du sourire.

*

Dès lors que reste-t-il à vivre si rien ne me relie à l’autre ?

Que me reste-t-il à écrire et à dire si je ne ressens rien à cette intense expression amère ?

*

Tu détournes ton regard car il voit mon désarrois.

Tes paupières se ferment pour ne plus rien voir de ce qui fut.

Et tu t’éloignes sans un regard en me laissant à ma tempête.

Mon soupir prend de l’amplitude, mon poids se fige sous mes deux pieds.

Nous ne sommes plus que deux étrangers quand hier encore…

*

Je te regardes prendre ton envol.

C’est à cela que mes mains te préparaient.

Je me réjouis de te voir rassurée.

Je saigne en secret de la distance qui se tend.

Demain , la corde cassée, tu prendras ton envol définitif.

Nous aurons gagné, l’un et l’autre, dans ce combat corps à corps,

Quelques intimes degrés de liberté.

*

Me voilà,

Je ne suis que poussière parmi les myriades de poussières.

Je voyage depuis les origines,

Sans rien savoir de ce qui est vraiment,

Ni de ce qui était ou sera.

Je ne sais que boire à la source des choses,

Et me réjouir d’en apprendre chaque jour.

*

Nous sommes les jouets de nos prétentions.

Qu’une chaste beauté passe dans l’aurore délicate,

Et nous voici transportés en des rêves d’infini.

*

Amour, dans le petit matin calme : 

Si souvent nous croyons le voir s'éloigner, 

Jamais il n'avait été si proche, 

Toujours à réinventer, 

Pour demeurer vivant. 

*

C’est notre lot que de hisser nos voiles,

Et partir, à la dérive de nos sentiments.

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Manosque, 13 août 2010

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