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Twelve

Publié le 15 septembre 2010 par Vance @Great_Wenceslas

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Un film de Joel Schumacher (2010) avec Chace Crawford, Emma Roberts, Ellen Barkin & Rory Culkin (et la voix de Kiefer Sutherland).

Résumé : 3 jours dans la vie de White Mike, un jeune dealer issu des quartiers branchouilles de l’Upper East Side qui tente d’oublier la mort de sa mère un an auparavant. Dans son orbite, dans son sillage, se croisent (parfois sans se voir) les lycéens et lycéennes en goguette, en quête de sensations fortes pour oublier la médiocrité de leur existence toute tracée mais aussi les paumés de Harlem, miséreux mais réalistes. Chocs de mondes autour d’un point commun : la drogue, source de revenus volatile et de plaisirs interdits.

Une chronique de Vance

Suivre le destin (forcément dramatique puisque les chapitres sont les jours d’une semaine funeste) de paumés abrutis par la drogue, ça n’est pas de tout repos. Quand en outre il s’agit au contraire de nymphettes évanescentes davantage préoccupées par leur dernière opération de chirurgie esthétique que par le conflit en Afghanistan (quand bien même elles auraient un QI supérieur à la moyenne, des résultats scolaires ébouriffants et qu’elles auraient tout à fait conscience de la vacuité de leurs discussions), on est en droit d’être agacé, et on a automatiquement du mal à se passionner. Quant à l’empathie que dégagerait cette faune clinquante hantant les fêtes people parce que c’est là qu’il faut être vu (pour les filles) et là qu’on peut lever les filles (pour les mecs, les jeunes puceaux en mal de sexe et les poseurs aux multiples conquêtes), elle est proche du néant : on assiste à ces débauches avec beaucoup d’amertume et un soupçon de curiosité, sans plus (genre : « Tout ça va mal finir, mais comment ? »).

Pourtant, pourtant, il y avait matière à. Et puis le casting pouvait séduire (j’avoue avoir craqué pour la mignonne Emma Roberts). En outre, la narration en voix off, quoique très plate au début (ce qui a tendance à m’exaspérer car j’ai toujours l’impression qu’il s’agit avant tout d’une habile technique servant à masquer les faiblesses de la mise en scène) s’envole un peu au milieu du métrage avec quelques répliques bien senties et un ton plus cynique et désabusé, alimentant un second degré salutaire. Au moins, elle permet de sortir de la contemplation morne des états d'âme artificiels de ces êtres insignifiants (ou qui s’estiment tels), d’autant que le doublage parvient à égaler (presque) le charisme du narrateur en VO (Sutherland).

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On suit donc White Mike, beau gosse ayant abandonné les études et vivant du deal de drogues douces ; il refuse de toucher à la Twelve, ce mélange détonnant qui commence à faire fureur dans les milieux huppés et ce, malgré l’insistance de Lionel (50 Cent, monolithique mais au sourire dérangeant), son fourgue issu d’Harlem. Sans doute ce refus lui permet-il de se donner bonne conscience (après tout, il ne vend qu’à ceux qui en ont les moyens, des gosses de riches qui ont tout et peuvent tout se permettre, même de frôler la mort – quitte à plier la Porsche du papa) ? Mais il ne revendique aucun de ces argumentaires spécieux, il adopte juste quelques principes (pas de drogues dures, pas de vente aux plus jeunes, comme ces deux hurluberlus de 15 ans qu’il croise en quête de sensations fortes). Mike n’en a rien à faire de tous ceux là, refuse les invitations (alors que les filles le trouvent canon). Il n’en a rien à faire de rien, tout juste passe-t-il un peu de temps avec son cousin complètement barge qui, lui, est accro à la Twelve et son pote Hunter dont les parents s’apprêtent à partir en croisière et qui s’escrime à faire du basket dans un gymnase « populaire », quitte à exacerber les tensions…

Non, Mike rumine ses souvenirs du temps d’avant, quand sa mère était en vie et que son père s’occupait du restaurant. Des souvenirs mis curieusement en scène (parfois sur fond blanc, sans décor, avec juste les personnages) et qui balisent le récit. Et puis il y a Molly, son amie d’enfance, qui se meurt d’amour pour lui mais l’a perdu de vue depuis l’enterrement. Mike, là aussi, refuse le moindre engagement.

Ambiance délétère, cadrage serré, musique hype pour un film déroutant qui ne parvient jamais à passionner. Les quelques jolies images ne permettent pas d’enrichir un propos aussi convenu que confus, semblant en outre constamment se déliter. Et le drame final, attendu, arrive comme un soulagement. On se dit quoi ? Que les victimes l’auront bien cherché ? Allons, juste un constat amer de plus.

Morne, malgré une certaine élégance de style.

Ma note : 2/5

Moyenne au Palmarès : 2.


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