The Roots, The Last Poets et David Murray. Trois entités musicales, bien que différentes au premier abord, ont
réussi à être en parfaite harmonie à l'occasion de l'hommage rendu au mouvement des Black Panthers cette année au festival de jazz à la Villette. Le parti révolutionnaire des Black Panthers (des années 60 à 70) s'est fondé sous
la direction notamment de Huey P. Newton, pour combattre l'oppression de l'Amérique blanche sur la population noire américaine. De là, une très grande majorité des idéologies et
des revendications se retrouveront dans les textes Hip Hop.
Pour cet acte spécial du festival, c'est le DJ Dee Nasty qui a assuré la première partie. Il a mixé pendant une heure des grands classiques de la
musique funk et soul des années 70 principalement, avec la touche hip hop en plus. Perso je trouve que c'est une partie de la musique black américaine qui a un peu tendance à être mis de côté de
nos jours. Donc très bonne démarche de Dee Nasty, il ne sait pas contenter de faire un DJ set de hip hop classique mais il est rentré dans le thème de la soirée jusqu'au bout.
Venons maintenant aux faits principaux de ce concert qui n'avait rien d'habituel puisqu'on n'assistait pas à un concert de The Roots, de
The Last Poets (cf "The Corner" de Common ou "You Can't Stop Us Now" de NaS) ou de
David Murray. On ressent que cette réunion est un évènement et que quelque chose de fort se produira sous nos yeux. L'avant-gardisme de The Roots avec ?uestlove
en batteur fou et Black Thought, Abiodun Oyewole et Umar Bin Hassan deux des membres de The Last Poets connu pour leur longue
influence du hip hop et du slam revendicatif et enfin David Murray avec son double rôle de saxophoniste et de superviseur. Ce dernier mérite quelques mots à son sujet. Avant le
12 septembre je ne connaissais rien de lui à part que j'avais entendu dire qu'il avait déjà travailler avec Olu Dara (ai-je besoin de préciser qui il est ?), il a vraiment fait
un travail de fond incroyable pour coordonner toute la direction musicale, il y avait une véritable unité et puis musicalement c'était tout juste bluffant.
Ce groupe formé spécialement pour l'occasion était en plus accompagné d'un guitariste, bassiste, claviériste et du chanteur de Living Colour Corey
Glover. Retour en arrière garanti et immersion totale, autant que ce soit sur le plan visuel avec les diaporamas se rapportant aux Black Panthers, que sur le plan auditif.
David Murray a su faire cohabiter chaque artiste les uns avec les autres et chacun a eu son moment de gloire, les solos de batteries de ?uestlove, le freestyle de
Black Thought, le poème à la mémoire de Huey P. Newton et les discours des membres de The Last Poets et bien sûr la virtuosité de Murray au saxophone.
Je finis le post avec quelques vidéos prises qui malheureusement ne feront pas entièrement justice à ces "Tongues On Fire"