Mercredi, 10 heures: Bernard Accoyer s'asseoit sur règlement qu'il a lui même mis en place
Après une nuit entière de débat sur le projet du gouvernement sur les retraites, Bernard Accoyer, le président UMP de l'Assemblée nationale a décidé de «s'asseoir» sur le règlement qu'il a lui même fait voter, en suspendant la séance.En effet, l'opposition a eu recours à l'article 49-13 du règlement, introduit en 2009 par le député UMP du Vaucluse, Thierry Mariani. Le principe: chaque député qui le souhaite, peut obtenir 5 minutes d'explications de vote afin de retarder le scrutin final. Mercredi matin, Bernard Accoyer s'est vu saisi de 166 demandes d'explications de vote, soit 13h50 de débat supplémentaires.
Mais, arguant par principe que ces interventions ne relèvent que de «l'obstruction», Bernar Accoyer décide de lever la séance, sans prendre la peine d'écouter les explications de votes des élus socialistes.
Les députés socialistes appellent à la démission de Bernard Accoyer
Le patron des députés socialistes, Jean-Marc Ayrault, a formellement réclamé la démission de Bernard Accoyer, et a en outre accusé ce dernier d'agir sur ordre du président Nicolas Sarkozy.Lors du débat essentiel portant sur la réforme des retraites, le président de l’Assemblée nationale s’est rendu coupable ce matin de forfaiture», précisent-ils.
«Tout vient de l'Elysée. C'est Monsieur Sarkozy qui est le responsable de tout cela. Bernard Accoyer s'est comporté comme un chef de clan», a noté Jean-Marc Ayrault.
La réforme des retraites votée sans débat
A l'ouverture de la séance à 15 heures, ce mercredi 15 septembre, Jean-Marc Ayrault a pris la parole et a rappelé que le
président de l'Assemblée avait «interdit la tribune à 142 députés de la nation». Le président des députés socialistes a également indiqué que le PS n'acceptait pas que «95% de la réforme des
retraites repose sur les classes populaires et moyennes».
Pour répondre aux attaques de tentation d'obstruction de la part de la gauche, le député et maire de Nantes a signifié qu'il
n'y avait pas eu d'obstruction, surtout pour «un débat réduit à 20 heures de temps de parole pour l'opposition». Et pour cause, là où un pays comme la Suède
a négocié pendant 10 ans, la droite fait passer sa réforme en... 70 heures de débat parlementaire.