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Retraites: triste journée à l'Assemblée nationale.

Publié le 15 septembre 2010 par Letombe
Retraites: triste journée à l'Assemblée nationale. Aujourd'hui le projet du gouvernement pour les retraites a été voté à l'Assemblée nationale. Cette journée a illustré par l'exemple et jusqu'à l'absurde la dérive autoritaire de l'actuelle majorité.

Mercredi, 10 heures: Bernard Accoyer s'asseoit sur règlement qu'il a lui même mis en place

Après une nuit entière de débat sur le projet du gouvernement sur les retraites, Bernard Accoyer, le président UMP de l'Assemblée nationale a décidé de «s'asseoir» sur le règlement qu'il a lui même fait voter, en suspendant la séance.
En effet, l'opposition a eu recours à l'article 49-13 du règlement, introduit en 2009 par le député UMP du Vaucluse, Thierry Mariani. Le principe: chaque député qui le souhaite, peut obtenir 5 minutes d'explications de vote afin de retarder le scrutin final. Mercredi matin, Bernard Accoyer s'est vu saisi de 166 demandes d'explications de vote, soit 13h50 de débat supplémentaires.
Mais, arguant par principe que ces interventions ne relèvent que de «l'obstruction», Bernar Accoyer décide de lever la séance, sans prendre la peine d'écouter les explications de votes des élus socialistes.
 

Les députés socialistes appellent à la démission de Bernard Accoyer

Le patron des députés socialistes, Jean-Marc Ayrault, a formellement réclamé la démission de Bernard Accoyer, et a en outre accusé ce dernier d'agir sur ordre du président Nicolas Sarkozy.
Lors du débat essentiel portant sur la réforme des retraites, le président de l’Assemblée nationale s’est rendu coupable ce matin de forfaiture», précisent-ils.
«Tout vient de l'Elysée. C'est Monsieur Sarkozy qui est le responsable de tout cela. Bernard Accoyer s'est comporté comme un chef de clan», a noté Jean-Marc Ayrault.  

La réforme des retraites votée sans débat

A l'ouverture de la séance à 15 heures, ce mercredi 15 septembre, Jean-Marc Ayrault a pris la parole et a rappelé que le président de l'Assemblée avait «interdit la tribune à 142 députés de la nation». Le président des députés socialistes a également indiqué que le PS n'acceptait pas que «95% de la réforme des retraites repose sur les classes populaires et moyennes».
Pour répondre aux attaques de tentation d'obstruction de la part de la gauche, le député et maire de Nantes a signifié qu'il n'y avait pas eu d'obstruction, surtout pour «un débat réduit à 20 heures de temps de parole pour l'opposition». Et pour cause, là où un pays comme la Suède a négocié pendant 10 ans, la droite fait passer sa réforme en... 70 heures de débat parlementaire.

A 15h50, le projet de loi de réforme des retraites a finalement été adopté à l'Assemblée nationale à 329 voix contre 233. La mobilisation de la gauche continuera au Sénat et rendez-vous dans la rue le 23 septembre ! à lire :

Le 23 septembre, manifestons pour nos retraites !

Martine Aubry : «l'image de la France est abîmée»

Martine Aubry - Retraite: «les jeux ne sont pas faits»


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