D’un côté, un maire qui se dit victime de dénonciations calomnieuses et qui campe sur ses positions, de l’autre, 14 élus de la majorité démissionnaires, plein de griefs, qui comptent bien aller au bout de leur cabale.
La polémique enfle dans la commune de Bruges depuis le 8 septembre, date à laquelle une dizaine d’élus de la majorité ont demandé au maire UMP Bernard Seurot de démissionner. Ils l’accusent, dossiers à l’appui, de malversations financières, et comptent déposer plainte devant la justice au plus tard aujourd’hui. De graves accusations que Bernard Seurot s’efforce de balayer. Néanmoins, samedi dernier, 14 élus de la majorité, dont sept adjoints, mettent leur menace à exécution et démissionnent. Dès lors, la gouvernance de la ville est sérieusement fragilisée puisqu’il faut que les deux tiers des membres du conseil municipal restent en place pour que le maire puisse continuer à administrer la ville. Sans ce quorum, de nouvelles élections seront organisées.
Le poids de l’opposition
Pour que Bernard Seurot conserve son siège, il faut donc que 23 membres sur les 33 que compte l’assemblée municipale soient maintenus. Un jeu de chaises musicales et un calcul serré qui, pour l’heure, ne semblent pas vraiment favorables au maire de Bruges. Aussi, bien qu’en petit nombre, les six élus d’opposition pourraient bien faire pencher la balance dans un sens ou dans l’autre. Car la décision d’un seul élu peut désormais provoquer une nouvelle élection. Pour l’heure, le chef de file des élus PS, Gérard Bourg, ne semble pas vouloir démissionner ni demander à ses colistiers de le faire. Quant à l’élu Modem, Pierre-Olivier Pâquet, son avis reste plus réservé. Il rencontrera aujourd’hui Yoan Taris, président du Modem Gironde et Didier Cazabonne, président d’honneur pour en parler. «Nous ne sommes que des observateurs dans cette affaire et ce que nous voulons avant tout c’est savoir la vérité, ce qui est plus facile à dire qu’à obtenir», assure Didier Cazabonne. «Nous lui conseillerons donc la prudence et la patience. La précipitation est toujours mauvaise conseillère. Il faut prendre le temps de savoir si les soupçons qui pèsent sur le maire sont confirmés ou si ce ne sont que des rumeurs. Et nous serons plus à même de le faire une fois que la plainte aura été déposée et les dossiers à charge examinés», poursuit l’élu Modem qui craint que toute cette précipitation ne cache des règlements de compte. «Bien sûr, comme Alain Juppé, nous voulons que la vérité soit connue et que justice soit faite si les faits sont avérés. Mais pas question de mettre un élu au bûcher sur de simples rumeurs». Quant à l’incidence qu’une nouvelle élection pourrait avoir sur la cogestion à la Cub en cas de bascule de la commune de Bruges à gauche, Didier Cazabonne estime qu’il faut raison garder. «Quand on est majoritaire à la Cub (PS-PC- EE/Verts), le fait d’avoir un ou deux sièges supplémentaires ne changent rien au climat qui règne au sein du conseil. Sans compter que le groupe le plus important à la Cub reste le groupe Communauté d’Avenir (MoDem-UMP)». •
Stella Dubourg