Jarred Tinordi pensait à son avenir, cet été, quand il a décidé de se joindre aux Knights de London. Il aborde toutefois le camp des recrues du Canadien en se concentrant sur l'instant présent.
Le premier choix du Tricolore au dernier repêchage savoure chaque moment qu'il passe au Complexe sportif Bell à Brossard, cette semaine. Sans se projeter trop loin dans le temps. Il n'ose même pas penser à l'ouverture du camp du grand club, ce week-end, et encore moins à la possibilité de disputer un premier match préparatoire de la LNH.
«Je n'ai pas vraiment d'attentes, a déclaré Tinordi, mardi, à l'occasion de la deuxième journée du camp des recrues. Je vais simplement essayer de faire de mon mieux, en espérant que je m'intègre bien et que je fasse bonne impression afin de rester un peu plus longtemps encore.
J'essaie aussi de profiter de l'expérience. C'est mon premier camp des recrues, alors je dois encore apprivoiser la réalité de la chose.»
C'est néanmoins en songeant à son avenir que Tinordi a décidé, le mois dernier, de faire le saut dans la Ligue junior de l'Ontario, plutôt que de disputer une première saison dans la NCAA.
Tinordi n'a pas cherché à imiter à Louis Leblanc, qui a disputé une saison avec l'université Harvard afin de garder la porte ouverte à un éventuel retour aux études là-bas. L'arrière de six pieds six pouces et 204 livres a décidé de faire une croix définitive sur l'université Notre Dame.
«J'étais prêt à (passer au junior) dès maintenant, compte tenu du stade où en est le développement de mon corps, de mon niveau de jeu aussi. C'est ce dont j'avais besoin dès maintenant.»
Tinordi a reconnu qu'il aurait réfléchi plus longtemps s'il avait été repêché par une organisation moins crédible que les Knights. Ceux-ci sont la propriété des anciens joueurs Mark et Dale Hunter. Le premier a joué pour le Canadien et le deuxième, pour les Nordiques de Québec.
«Ils ont instauré un environnement très professionnel là-bas», a dit Tinordi en parlant du travail des frères Hunter, qu'il décrit comme des propriétaires impliqués de très près dans la gestion quotidienne du club.
«Notre Dame aurait été un bon endroit pour moi tout autant que London, a-t-il ajouté. Mais je crois que je pourrai plus facilement atteindre mes objectifs en jouant à London.»
Son but étant d'atteindre la LNH le plus rapidement possible. Et d'ajouter des éléments à son jeu qui lui permettront d'y exceller.
«Je me suis assis avec (les Hunter) quand j'ai pris ma décision, ils m'ont fait part de leurs attentes à mon endroit. Ils s'attendent à ce que j'aie un impact important au sein de l'équipe, que je sois un joueur qui passera beaucoup de temps sur la glace et qui jouera dans toutes les situations de jeu.»
Tinordi a par ailleurs souligné que les Knights l'aideront à aiguiser son sens de l'attaque.
«Je dois apprendre à quel moment appuyer les attaquants, améliorer mon tir et mon contrôle de la rondelle à la pointe», a-t-il énuméré.
Selon Tinordi, les nombreux matchs et entraînements qui sont le lot du joueur de hockey junior lui permettront de s'améliorer plus rapidement.
On est souvent sur la glace et souvent en voyage, alors c'est davantage un environnement semblable à celui de la LNH', a-t-il noté.
L'équipe américaine
Tinordi n'a pas nécessairement choisi les Knights dans le but d'améliorer ses chances d'être retenu par l'équipe américaine en vue du prochain championnat du monde junior.
Ça ne l'empêchera pas de chercher à impressionner les dirigeants de cette équipe, cet automne. Ceux-ci l'ont retranché à l'issue du camp d'évaluation, cet été, si bien qu'il n'a pu disputer les matchs hors-concours auxquels ont eu droit ses compatriotes.
«Ç'a été difficile à vivre, mais ça m'a doublement motivé à bien commencer la saison, à vraiment travailler fort pour qu'on m'invite au camp en décembre, a affirmé le hockeyeur originaire de Millersville, au Maryland. J'ai vécu un été un peu fou, alors je n'étais pas aussi bien préparé que j'aurais dû l'être quand le camp (estival) a commencé. Mais ce n'est pas une excuse.»
Tinordi dit avoir vécu un véritable tourbillon' depuis la fin de la saison dernière. Phénomène qui s'est accentué depuis qu'il est devenu la propriété du Canadien. Il reconnaît qu'être associé à la marque du CH donne une valeur ajoutée à un espoir qui lorgne la LNH.
«Être un premier choix représente quelque chose de spécial, mais j'ai remarqué, en me comparant avec les joueurs repêchés par d'autres équipes, que... Ce n'est pas la même chose quand c'est le Canadien. Je suis fier d'être associé à ça», a dit Tinordi.
Source : Ckac.com