Copé va-t-il faire le ménage ?

Publié le 15 septembre 2010 par Copeau @Contrepoints

L’UMP est une vaste pétaudière dégoulinante d’argent public. Pour rappel, ce parti aura reçu 170 millions d’euros de nos impôts pour la mandature actuelle. Sa culture étant celle de l’obéissance absolue au chef, elle ne peut être que destabilisée lorsque le rayonnement de son lider minimo faiblit et qu’il faut choisir un nouvel astre. Sarko, c’est plié. Prochaine campagne pour 2012 et ensuite, quoi qu’il advienne, ce sera terminé pour lui.  Pour nos élus qui vivent de leur(s) mandat(s) (fréquents) et de leurs différentes fonctions attribuées par le pouvoir, l’avenir n’est pas rose est rose, et c’est bien là le problème. Il leur faut donc dés maintenant choisir le prochain chef qu’on ne critique pas et qu’on suit sans rechigner à la tâche, et surtout qui assurera le renouvellement des succès électoraux… et des gamelles pour continuer à se goinfrer sur le dos des contribuables.

Et là, ça coince. Tous sont tiraillés entre Xavier Bertrand le gentil et Jean-François Copé le fier. L’un suscite de nombreuses sympathies, attire tous les élus tel un parapluie sous le déluge., mais on voit bien qu’il promet surtout un plantage en beauté de la droite. L’autre effraie par son arrogance cassante, son complexe de supériorié suprêmement agaçant pour des profils moyennement doués, quand ils ne sont pas carrément nuls. Bertrand attire les fragiles, ceux qui doutent de leur propre avenir et font confiance au vendeur d’assurance au parcours bien sinueux. Copé, lui, est un tueur sans compassion et sans scrupule. S’il augmente les chances de succès futur de la droite, il attire  surtout les pointures, (peu nombreuses à droite), les premiers de la classe dont les dents rayent le parquet. Il ne fait aucun cadeau aux autres, exige la soumission et un travail de chien. Bertrand offre des loukoums et des bisous, Copé de la sueur et des larmes. L’ennui, c’est que la victoire est dans le camp du second, etqu’il ne va pas tarder à prendre la main sur l’UMP. Et là, il va falloir payer l’adition piour ceux qui se sont caché derrière le petit vendeur d’assurances.

L’impopularité montante du chef de l’Etat et l’expectative d’une énorme claque en 2012 incite les cadres du parti au pouvoir à se poser des questions sur leur avenir, et donc sur celui de leur patron. Le vote sur le rallongement des indemnités chômage, c’est fait. On pourrait ajouter la garantie de disposer de la voiture et de l’appartement de fonction 10 ou 15 ans après la perte du mandat, mais ça serait vraiment trop gros et les Français commencent à gronder. On n’en est pas à la Guillotine, mais il ne faut pas pousser Mamie dans les orties, même à Rambouillet. Le Figaro a beau déclamer le beau fixe tous les jours en tant qu’agence officielle du pouvoir, les autres médias pas tant soumis que ça au pouvoir et le Monde commencent à marquer des points sur l’affaire Woerth (merci aux banques suisses qui ont dû largement aider la sortie des infos, et c’est de bonne guerre)… et même sur l’affaire de Karachi qui promet de se transformer en tremblement de têtes et en coulée de bouses si les faits et l’entrave à la justice se confirment.

L’observation qui me parait la plus intéressante, c’est que les cocus de 2007, tous ces électeurs qui ont vu en Sarkozy le messie en 2007 et déchantent aujourd’hui, commencent à voir en Copé le Sarko nouveau. L’espoir bancal dans Copé efface un peu la douloureuse humiliation d’avoir tant cru en Sarko. Pour un libéral, il était difficile de rester crédible en 2007 sans soutenir un tant soit peu Sarko en connaissance de cause. La question Copé va rapidement être au coeur de la préoccupation des libéraux français, perdus et à la recherche de repères. Réponses faciles inutiles.

Article repris avec l’aimable autorisation de l’auteur depuis son blog.