C’est tout à fait par hasard, passant devant la gare que j’ai vu l’affiche. J’ai failli tomber en syncope, j’ai fermé les yeux le temps de reprendre pied et j’ai relu l’affiche. Les Beatles étaient programmés à l’Alhambra en novembre … de cette année !
Les mouvements revival sont légions et les reformations de groupes musicaux disparus – ou que l’on croyait tels – ne manquent pas. Chaque jour dans la presse musicale j’apprends la réunion de ceux-là pour un concert exceptionnel, ou de ceux-ci pour une tournée consacrant leur retour. Je rigole et m’en réjouis tout à la fois, revoir ceux qui nous ont accompagnés dans notre jeunesse et donné des frissons de plaisir réveille ma nostalgie mais d’un autre côté quand je vois d’anciennes idoles devenues des pépères lourdauds – à mon image certes, mais ce n’est pas une raison – reprendre leurs activités à l’endroit où elles les avaient abandonnées il y a plusieurs décennies parfois, ça me laisse un goût amer et je trouve cela assez pitoyable au mieux, pathétique au pire. On ne peut être et avoir été.
Quand j’ai vu l’affiche donc, amateur toujours actif des Beatles depuis une éternité, je savais très bien qu’il ne s’agissait pas des mythiques Fab Four, d’ailleurs comment aurait-il pu en être autrement sachant que sur les quatre membres du groupe, deux sont décédés - John Lennon (1980) et George Harrison (2001) – comme vous n’êtes pas sans le savoir. Quand à Paul McCartney et Ringo Starr, les survivants, il n’a jamais été question qu’ils reforment une nouvelle mouture de leur génial groupe historique avec des comparses.
En fait il s’agit d’un spectacle hommage au quatuor de Liverpool. Certains artistes ( ?) se sont trouvés un créneau, ils imitent des vedettes disparues, à l’identique ! Sosies, copies, clones, en tout cas imitations, ils reproduisent sur scène le spectacle de leurs illustres prédécesseurs non sans talent parfois, il faut en convenir. Les Beatles sont déjà joliment imités par les Rabeats, un groupe qui prolonge leur mémoire depuis de nombreuses années, le groupe Genesis est répliqué par les Musical Box dans un spectacle reconstitué à partir des costumes et décors d’origine utilisés par le groupe quand il était au faîte de sa gloire etc.
Faut-il en rire ou en pleurer ? Les deux certainement. Ce monde peine à inventer, son salut ne peut être que dans la copie ou le remake, musique, cinéma, quel art échappe à ce constat ?