Perspicaces comme vous êtes, vous en déduirez que quelqu'un est bien venu me chercher à la gare d'Orvieto. Le jeune Pasquale (prononcer Pascoualé avec l'accent tonique sur le 2e a) m'attendait de pied ferme sur le quai, où mon train est arrivé à l'heure au sixième de minute près (11 secondes, quoi). Même pas besoin de panneau avec le nom dessus et encore moins d'appel au haut-parleur: on s'est reconnus tout de suite, vu qu'il y avait 3 pelés et un tondu.
Autour d'une pizza chez l'arabe du coin (si si!), il m'a dressé l'historique de l'entreprise d'agritourisme où il travaille depuis 2 ans avec son cousin Marco et la femme de ce dernier, Chiara.
Le jeune couple (30 et 28 ans) a acheté le terrain (24 ha) et la maison en ruine il y a 8 ans et après avoir tout retapé, ils ont monté petit à petit leur affaire en essayant de vivre dans la mesure du possible en auto-suffisance.
Aujourd'hui, ça marche plutôt bien, même s'ils ne comptent pas leurs heures de travail (poils dans la main s'abstenir). Ils ont des animaux que je me ferai un plaisir de vous présenter un peu plus tard, des arbres fruitiers un peu partout, un immense potager dont je vous détaillerai ultérieurement les merveilles, des oliviers à partir desquels ils produisent leur propre huile,
et ils ont développé ces dernières années l'agritourisme, c'est-à dire qu'ils accueillent des hôtes qui peuvent s'ils le souhaitent découvrir avec eux la vie à la campagne (après s'être fait à l'idée que oui, c'est normal qu'il y ait des fourmis, des criquets et autres bêtes sauvages dans la chambre).
A part Pasquale qui travaille à temps plein et habite avec eux, et Fiorella, qui vient tous les jours s'occuper de la grande cuisine (faire des conserves, des confitures, préparer les poulets et les lapins...) et des chambres, ils n'ont pas d'employés, seulement de la main-d'oeuvre ponctuelle pour la récolte des olives, par exemple.
En juillet, ils ont accueilli leurs premiers wwoofers, qui leur donnent un bon coup de main même s'ils ne sont pas censés fournir autant de travail qu'un véritable employé.
C'est ma première expérience dans le Wwoofing donc je n'ai pas d'élément de comparaison, mais je crois pouvoir dire que je suis très bien tombée. Rien que l'hébergement, c'est royal: j'ai pour moi toute seule une des chambres d'hôtes, la "Macchia", que vous pouvez même voir sur le site internet de la ferme si ça vous intéresse.
http://www.pulicaro.it/agriturismo-lazio-umbria.html
Latte macchiato=lait taché (de café), donc si mes souvenirs de première année d'italien sont bons (merci encore au prof pour cet exemple percutant dont je me souviens encore -oh mon dieu- 10 ans après), la macchia=la tache. Une chambre que son nom prédestinait à être mienne, allez-vous me dire, espèces de mauvaises langues. C'est ce que je pensais aussi...jusqu'à ce que mes hôtes me rassurent en m'éclairant sur la polysémie du mot et le pourquoi du choix du nom de la chambre: "macchia", ça veut aussi dire petit bois (ou broussaille, d'après le dico en ligne), en référence à la jungle sur laquelle on a vue de la fenêtre de la chambre. Non mais.
Ah oui, au fait, j'ai oublié de situer géographiquement la ferme: elle se trouve dans le Latium, mais juste à la frontière avec la Toscane (à 5km) et l'Ombrie(à 10 km). C'est ce qu'on appelle une région doublement frontalière. Illustration sur:
http://www.pulicaro.it/torre-alfina-viterbo.html
En ce qui concerne les détails sur ma nouvelle vie de fermière, patience... ça viendra dans les prochains posts.