Puanteurs…

Publié le 14 septembre 2010 par Jef06

N. Sarkozy a longtemps fait partie des poulains de C. Pasqua, qui fut un des témoins à son premier mariage et à qui il doit la mairie de Neuilly/Seine en 1983. Pourquoi ce rappel ? Parce que ce ténor gaulliste, co-fondateur du S.A.C., fut donné longtemps comme un spécialiste des coups tordus avant de finir condamné à 1 an de prison avec sursis pour de sombres affaires de fric.

Le dépôt de plainte du Monde marque une nouvelle étape dans la “bananarisation” de notre République et illustre l’écart, que dis-je l’écart, le gouffre entre les déclarations présidentielles (qui rappelons-le avait fait voter une loi disant que “Le secret des sources des journalistes est protégé dans l’exercice de leur mission d’information du public.”) moderne et propre et les pratiques, gouffre qu’on a pu constater dans de nombreux autres domaines.

Certes me direz-vous, et Mitterrand avec les écoutes téléphoniques.. Et De Gaulle et le S.A.C.? C’est tout à fait exact, mais date un peu et, depuis, la loi, les déclarations et les usages ont (heureusement) évolué et cette affaire ressemble fort, au delà d’une privatisation de la police à des fins personnelles et bassement électorales, à une régression démocratique majeure. Comme le dit Le Monde au sujet de l’affaire Woerth-Bettencourt: “Il y a longtemps que l’enquête sur cette affaire de rapports incestueux entre la droite et l’argent caché aurait dû être confiée à un juge d’instruction, c’est-à-dire à un magistrat du siège indépendant, plutôt que de rester entre les mains du parquet, qui n’a de compte à rendre qu’au ministre”.

Comme le rappelle MédiaPart, ce n’est pas la première fois que la DCRI, organisme de contre-espionnage, “FBI à la française”, est mis à contribution pour les lubies du monarque, la première fois, c’était pour les rumeurs sur la vie privée du couple présidentiel, intervention  de Mme Bruni sur Europe 1: “On ne fait pas une enquête sur des commérages (…). Il n’y a pas d’enquête de police. C’est inimaginable de dire une chose pareille”. Dans l’affaire présente, même démenti ultra-rapide, directement de l’Elysée cette fois, et, dans les deux cas, une confirmation du patron de la DCRI.

Tout cela, en contournant la loi qu’il avait fait voter, pour identifier les sources indiquant aux journalistes les contenus des PV d’audition des protagonistes de l’affaire Woerth-Bettencourt, affaire révélant la ploutocratie au pouvoir et qui, semble-t-il, fait trembler la droite et les possédants français parce qu’elle montre (et qui va vraisemblablement bien au delà de Mme Bettencourt comme le prouvent les révélations sur l’affaire Wildenstein). Au passage, il ne semble pas que les indiscrétions faites au Figaro, publiant in-extenso des extraits de PV d’audition favorables à E. Woerth n’aient fait l’objet du même empressement à préserver le “secret de l’instruction”.

L’instrumentalisation des médias, de la justice et de la police semble avoir atteint ses limites et provoqué des réactions dans ce qu’il reste de sain, de tout simplement républicain, dans ces trois corps. Et on apprend (Le Monde ) que le juge Renaud van Ruymbeke vient d’être “chargé d’enquêter sur des soupçons d’entrave à la justice et de faux témoignage à la suite d’une plainte des familles des victimes de l’attentat de Karachi, au Pakistan, en 2002″ affaire qui porte, rappelons-le sur le financement frauduleux de la campagne d’E. Balladur, et dont le directeur de campagne était un certain N. Sarkozy…

Enfin, dans cette affaire, la palme à “lou Ravi”, X. Bertrand, pour qui Le Monde accuse sans preuves…

- “Roms : Bruxelles va déclencher une procédure d’infraction contre la France”. Le Monde. Honte!

- “Affaire des fuites : la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité dément avoir été saisie”. Le Monde. Tout ça pue de plus en plus…

- “Retraites : 2/3 des Français pour que la mobilisation continue”. NouvelObs.

- Enfin..!: “Les professionnels de la justice menacent de “bloquer le système judiciaire”". Le Monde.

- “Des économistes «atterrés» contre le pouvoir de la finance”. Marianne.