NON, AXL ROSE N'EST PAS MORT, Saywho, sept-10

Publié le 14 septembre 2010 par Caroline Rochet


Hier soir à Bercy, c'était la fête aux nouveaux Guns. Aujourd'hui, chez les journalistes  et les fans (voyez les statuts Facebook de vos copains), c'est la consternation, les jets de tomates et les larmes de douleur effarouchée. A base de : "Han, il a mal vieilli", "Tain, sans Slash, c'est vraiment pourri", ou "Pfioulala, c'était mieux avant, et puisque c'est ça je vais me pendre avec le t-shirt que j'ai quand même acheté au POPB".
Certes, ce pauvre Axl a vieilli. Et vue la saine vie qu'il a mené, en paie aujourd'hui les pots cassés. Non, sa voix n'a pas le même grain ni la même puissance qu'avant, il a mis un peu de temps à la chauffer comme un diesel, et quand il saute "lestement" sur les amplis ou tente une petite choré en jetant un pied de micro, on a un peu peur qu'il se pète une hanche. Pire pour les donzelles qui fantasmaient sur lui à sa période cycliste + bandana + torse poil bien gaulé, il ressemble désormais à un Stacy Keach roux et botoxé qui aurait kiffé sur un styliste texan. Dur.
Côté musique, avouons aussi, quelques inévitables déceptions : après une heure et demie de retard, le spectacle a bien mis une demi-heure à nous exciter, d'étranges longueurs nous ont vu ronfler (sympa, ce solo de piano interminable, ou les prestations scéniques de James Bond et la Panthère Rose). La palme de la flippe, je pense, revient à l'ambiance slow-ringue accompagnant certaines ballades, avec en clou de spectacle les vidéos dignes de clips de karaokés sur l'écran géant. Dans la série improbable, un des roadies a fait le ménage pendant Rocket Queen (wouhou, ambiance trop gueudin chez ces coquins de hardeurs !). Et on s'est tous demandés pourquoi DJ Ashba prenait des poses à la Slash, un look et un chapeau à la Slash, alors que justement, on a tous bien les boules qu'il ne soit pas ... ah ben, Slash, tiens.
MAIS.
Mais mais mais.
Les gars, nous ne sommes plus en 1986 (ou 92). Évidemment qu'il fallait y aller blindé d'avance de déception possible. Ces cris de révolte m'étonnent. A quoi vous attendiez-vous ...? On dira ce qu'on voudra, c'est tout de même une immense jouissance de voir (pour la dernière fois ?) Axl se démener sur scène. Le respect pour le mythe n'est pas mort. Et les musiciens, bien qu'inconnus au bataillon des accros au groupe initial, et un peu portés sur la branlette de solos, savent ce qu'ils font.
Alors que le concert de Dublin a pris fin au bout de 4 chansons (environ 20 minutes donc), le public parisien a eu droit à 2h30 de show, truffé de ces madeleines proustiennes chères à nos coeurs d'adulescents : Welcome to the jungle, Live and let die, You could be mine, Sweet child of mine, November rain, Knockin' on Heaven's door, Night train, Paradise city ... Plus The Wall des Pink Floyd et Whole lotta Rosie d'AC/DC.
Ma conclusion est donc : DE QUOI SE PLAINT-ON EXACTEMENT ? Qu'Axl prenne de l'âge (ce traître) ? Qu'un groupe à la réputation sulfureuse ait l'audace de nous faire poireauter (whou les vilains) ? Qu'ils nous aient infligés quelques titres de Chinese Democracy (leur album, qu'on le veuille ou non) ? Que les solos des musiciens puent le m'as-tu-vu (ce sont des musiciens, ça leur prend parfois) ? Que Slash, Steven et Izzy soient partis ? Que le feu ne prenne plus pareil ?
Come on ... Ce qui nous fait surtout mal, c'est de ne plus être dans les nineties et que le temps passe, les gens changent, la vie est une chienne et ce concert NE POUVAIT DE TOUTES FACONS pas être le même qu'il y a 20 ans. Selon moi, ça n'empêche pas de prendre son pied à un live de groupe culte. Surtout quand Axl, bizarrement, a l'air content d'être là.
Allez, arrêtez de bouder et faisons nous mal avec une vieillerie à laquelle nous n'assisterons jamais plus :
Live Paris / You could be mine
http://www.youtube.com/watch?v=KCyQMmttcxE
PS : pour ceux que ça intéresserait encore, il paraîtrait qu'ils feraient un petit boeuf ce soir à l'Arc.