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Les JO de Sotchi et environnement feront-ils bon ménage?

Publié le 14 septembre 2010 par Sequovia
Les JO de Sotchi et environnement feront-ils bon ménage?Alors que la ville russe de Stochi se prépare à accueillir les jeux olympiques d’hiver de 2014, de nombreuses questions se posent quant à la gestion des déchets et à la prise en compte de normes environnementales. Si les JO de Sotchi seront de loin les plus onéreux de l’histoire des JO d’hiver, les dépenses n’incluent aucunement des infrastructures pour gérer les 5 millions de tonnes de déchets qui seront produites.
  • Un projet très coûteux
Le budget prévisionnel atteignait 12 milliards de dollars. Cette somme a été revue à la hausse et dépassera 30 milliards de dollars ! Cette édition des JO gagne la médaille d’or des jeux les plus chers puisque les dépenses occasionnées sont dix fois plus importantes que celles des JO précédents (Salt Lake City en 2002, Turin en 2006 et Vancouver en 2010). La Russie peut remercier ses oligarques de permettre une telle démesure.Sotchi est avant prisé pour sa station balnéaire bien plus que pour ses pistes de ski qui se limitaient à une petite dizaine avant le début des travaux. Mais les autorités ont trouvé quelques moyens imparables pour limiter une encore plus importante flambée des dépenses : exproprier les riverains sans dédommagement et déverser des tonnes de déchets dans la mer sans les traiter !
  • Des discours divergents qui mettent en doute la capacité des autorités à gérer un tel chantier
Le président du comité d’organisation des Jeux, Dimitri Chernichenko assure que « Nos préparatifs vont bon train sur tous les fronts pour l’accueil des Jeux d’hiver les plus novateurs de l’histoire. Nous tiendrons toutes nos promesses ». Et pourtant, Alice Simonyan, directrice de la communication d’Olympstroï Group, l’institution étatique chargée de la préparation des Jeux, avoue rencontrer des difficultés : «Notre principal problème réside dans le manque de professionnels capables de conduire autant de projets très sophistiqués» ;  pour une région balnéaire, cela n’a rien de vraiment surprenant.
  • Une gestion des déchets problématique voire absente
Aucune décharge légale n’existe à ce jour dans la ville, alors que déjà des millions de tonnes de déchets s’accumulent. Une décharge a même dû être fermée en janvier après qu’un éboulement d’ordures ait détruit des maisons avoisinantes, laissant sans toit cinq foyers. Ce n’est donc que très logiquement, en l’absence de décharge officielle, que les déchets sont déversés dans la mer sans être traités. Aux déchets produits chaque année par l’industrie touristique (un million  de visiteurs par an) s’ajoutent ceux des 400 000 habitants et désormais ceux produits par la construction du village olympique. D’ci 2013, ce ne sont pas moins de 817 000 tonnes de débris de construction qui devraient voir le jour.
  • Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement réagit
Un rapport établi par le PNUE en mars dernier met en garde les autorités russes et dénonce un manque d’investissement pour la préservation de l’environnement.Le rapport pointe notamment la lenteur de « la mise en œuvre de décisions prises au niveau politique, afin de réduire et de compenser l’impact des projets olympiques et touristiques ». Tardent ainsi « l’agrandissement du parc national de Sotchi ; le renforcement du niveau de protection des zones les plus fragiles (…) ; l’installation de nouvelles zones protégées, en particulier le long de la côte de la mer Noire ». En outre, le rapport reproche aux autorités russes de ne pas prendre en compte « les effets cumulatifs et synergiques des différents projets sur les écosystèmes de la région de Sotchi et de sa population« . Le document soulève également le manque d’efficacité des ONG écologises russes qui mèneraient des « actions non constructives ».Les associations de lutte pour la préservation de l’environnement sont montées aux créneaux lorsque les autorités ont entrepris de déplacer le « noyau montagne » dans une zone limitrophe à la réserve nationale du Caucase de l’ouest, une biosphère subtropicale classée par l’Unesco au Patrimoine mondial de l’humanité en 1999, comme ‘‘l’une des rares grandes régions de montagne d’Europe qui n’ait pas subi d’importants impacts humains ».
  • Pourtant, les JO de Sotchi se destinaient à un avenir vert
En octobre 2009, le Comité international olympique (CIO) indiquait que  »relevant les défis de développement durable, Sotchi 2014 a développé une stratégie écologique et un Plan fonctionnel incorporant des normes vertes dans le développement des sites Olympiques, l’utilisation de sources d’énergie alternatives, la neutralité carbone et zéro déchets ».Plus récemment, à l’issue d’une discussion survenue en juillet dernier, les membres du Comité d’Organisation ont adopté un programme « visant à encourager et récompenser les solutions innovantes en matière de développement durable. Le programme consiste à récompenser, parmi les entreprises chargées de la construction des sites Olympiques, celle dont les projets et les méthodes de construction seront les plus respectueuses de l’environnement.», comme il est possible de lire sur le site http://sochi2014.com/fr .
  • L’avis Sequovia
Il faut espérer que ce programme se concrétise pour éviter que l’organisation des JO ne débouche sur une catastrophe écologique. Il serait grandement regrettable que cet événement sportif symbole de paix entre les peuples soit synonyme de destruction de la biodiversité et de mise en péril de la vie des habitants comme des sportifs. Est-il possible d’aborder les Jeux Olympiques sans avoir en vue les valeurs de respect de l’homme et de son environnement ?

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