Dès que l’on tourne la clé dans le contact de la Ford Shelby GT500 2011, le moteur prend vie et ronchonne de façon saisissante… juste après nous avoir avertis par un très court mais très intense cri d’énervement qu’un monstre venait de se réveiller. Puis, ce V8 suralimenté libère des vrombissements et crépitements par ses tuyaux arrière, donnant l’impression aux passants qu’un violent orage pèse au-dessus d’eux.
Pour le même prix que mon exemplaire d’essai, un monde d’athlètes à la renommée fantastique se présente à vous, incluant la BMW M3, la Lexus IS-F et la Mercedes-Benz C63 AMG. Toutes ces voitures misent sur le meilleur de la technologie pour livrer des prestations du tonnerre.
En avoir pour son argent
Dans la catégorie, les consommateurs peuvent s’attendre à profiter d’une puissance de 400 à 450 chevaux. Ford, de son côté, veut leur en donner beaucoup plus pour leur argent. Avec 5,4 litres de folie typiquement américaine, ledit V8 suralimenté de la nouvelle Shelby GT500 génère un total ahurissant de 550 chevaux.
C’est dix de plus que l’édition précédente et environ 100 de plus que la majorité des rivales dans cette fourchette de prix. En prime, la cavalerie travaille à partir d’un moteur plus léger. Par-dessus le marché, Ford a amélioré le châssis et la suspension de la GT500 pour 2011.
Rafraîchie et raffinée
Certes, la conduite sur l’autoroute ne se compare pas à celle d’une M3, mais la redoutable Shelby se montre étonnamment docile et simple à conduire pour une bête dont la laisse est assez longue, merci. La pédale d’embrayage est relativement légère et facile à doser, tandis que le levier de vitesses à course rapprochée, malgré sa fermeté, rappelle l’action des Honda S2000 et Mazda MX-5.
Le roulement vous paraîtra ferme sans devenir terriblement inconfortable ou insupportable. La direction s’allège même à basse vitesse pour faciliter les manœuvres de stationnement. Tout ceci, sans oublier bien sûr le magnifique peaufinage au niveau de l’insonorisation, vient agrémenter l’expérience relativement décontractée qu’offre la GT500 en ville. Le son d’échappement, qu’on peut très bien discerner en conduite modérée, se transforme en une symphonie de voix et de contre-voix mécaniques rappelant au conducteur ce qui l’attend au moment d’écraser l’accélérateur.
Surveillez votre langage!
La poussée et les effets sonores qui s’ensuivent sont tellement puissants et euphorisants que même votre plus catholique des grands-mères échappera un juron, et ce, avant que le compresseur volumétrique se mette à travailler!
Ce dernier, assorti d’un refroidisseur intermédiaire, se fait énormément et délicieusement sentir dès que le régime du moteur dépasse les 3000 tours/minute en pleine accélération, libérant un hurlement aigu comparable à une sirène qui se juxtapose au ronflement de l’échappement. Or, plus la turbine à courroie s’active, moins l’accélération produit une sensation «mécanique». Imaginez plutôt le pied de Dieu qui descendrait du ciel pour botter la GT500 comme un ballon de soccer!
Les conducteurs qui décident de rouler à fond de train doivent rester totalement alertes, car le derrière de la voiture peut se dérober comme l’éclair et sans avertissement, même en deuxième ou troisième vitesse. Dans les mains d’un débutant téméraire, cette bombe pourrait carrément exploser.
Grâce aux freins Brembo, la Ford Shelby GT500 2011 s’avère tout aussi puissante et efficace quand vient le temps de ralentir. Les étriers mordent férocement les disques sans jamais se fatiguer. Ceci étant dit, quelques-uns souhaiteraient sans doute profiter d’une meilleure sensation au niveau de la pédale de frein.
Avec l’ensemble Piste (optionnel), le châssis de mon modèle d’essai demeurait plat et bien ancré dans les virages, tandis que sa direction se révélait précise et incroyablement rapide. En fait, je l’ai parfois trouvée trop rapide pour cette voiture. Remarquez, c’est mieux que trop lente… surtout quand on a une suspension et des freins capables de nous appuyer.
En fin de compte, la GT500 se prête étonnamment bien à un usage quotidien, à condition d’aimer le son et la sensation qui accompagnent un telle machine. Évidemment, les propriétaires qui l’amènent sur un circuit de temps à autre obtiendront un plus grand retour sur leur investissement. Elle se veut tout simplement trop rapide, trop bruyante et trop extrême pour être exploitée au maximum sur les routes publiques.
Même si cela n’a pas vraiment d’importance quand on conduit un bolide comme la Ford Shelby GT500, mes balades sur l’autoroute se sont traduites par une consommation d’essence d’à peine 10 L/100 km, ce qui est exceptionnel compte tenu des 550 chevaux. Lorsqu’on sollicite ardemment le moteur, cette ultime Mustang peut brûler jusqu’à 20 L/100 km. Mais quel son!
Ai-je des reproches à lui adresser? Certes, le roulement devient dur et bruyant sur chaussée endommagée, l’espace arrière est compté et le poste de pilotage s’avère plus petit que prévu si l’on considère la taille globale du véhicule.
Rien de tout cela ne doit vous surprendre. Par contre, le raffinement et le côté «raisonnable» de la bête américaine vous feront écarquiller les yeux. De là à affirmer que les consommateurs raisonnables cherchent une voiture comme la GT500, il y a tout un pas…
Vous avez près de 80 000 € à dépenser sur un méchant bolide de performance? Ne manquez surtout pas d’essayer la Ford Shelby GT500 2011. Frissons garantis!
Auto123.com
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 20 novembre à 21:03
les shlby ses le monde en un char (L)(L)(L)(L)(L)(L)