Une précision importante, le village natal de Jean Péchaud est Chavagnac dans le Cantal, et non pas Chavagnac en Dordogne, cher Don Jerry Can. Ça ne change peut-être pas grand-chose à la suite de l'histoire, le parcours d'un malacologue périgourdin devant être, je n'en doute pas, aussi intéressant que celui d'un malacologue auvergnat. Mais, l'exemple choisi étant celui de Jean Péchaud, je ne vais pas m'en éloigner et tenter, jusqu'au bout de rester rigoureuse dans la rédaction de cette biographie.
Tournons la page "Chavagnac", car cet homme illustre quitte son village natal dès qu'il a gagné assez de pognon pour s'embarquer sur un baleinier pour aller en Californie, à San Francisco plus précisément, pour y faire quoi ?
Malacologue ? Mais, non, pas tout de suite.En fait, il devient orpailleur. Il ne serait pas impossible qu'à force de passer le sable des rivières américaines au tamis, si ce n'est la vocation, du moins un certain savoir faire pour exercer la profession de malacologue, lui soit acquis.
Définition du Littré pour orpailleur :
Personne qui cherche à extraire, par des lavages successifs, les paillettes d'or provenant du sable de certains cours d'eau ou des alluvions aurifères. Les premiers mineurs faisaient le métier d'orpailleurs, tel qu'il est encore pratiqué dans quelques parties des Cévennes, en France (Verne, Enf. cap. Grant, t.2, 1868, p.154)
Comment Jean Péchaud en est arrivé là ? Je n'ai pas plus d'éléments biographiques à ma disposition pour l'instant. Jules Vernes parle des Cévennes où le métier d'orpailleur était fréquent.
En regardant cette carte, trouvée dans un article sur les chercheurs d'or en France, il n'est pas interdit de penser que ce brave Jean Péchaud sillonnant les routes de son Cantal natal en tant que rétameur ait pu se trouver à Bonnac, endroit signalé sur cette carte, village situé à peine à quarante kilomètres de Chavagnac. Peut-être, même, a-t-il poussé jusqu'à Pontvieux dans le Puy de Dôme où il semble qu'il y ait des gisements alluvionnaires en plus de mines ? Pas impossible.
Il ne semble pas très compliqué pour un rétameur auvergnat au XIXe siècle de rencontrer des orpailleurs et de vouloir embrasser la profession quitte à partir exercer son métier en Californie, le plus compliqué étant de trouver le baleinier susceptible de le transporter de l'autre côté de la planète, ce genre d'engin étant rare en Auvergne.
Mais, alors, comment Jean Péchaud est devenu malacologue ?
La suite au prochain épisode.