Le 24 octobre prochain, les Français expatriés vont devoir revoter pour élire leur représentants à l'Assemblée des Français
de l'étranger. Le dernier scrutin a été annulé avant l'été par le conseil d'Etat. La deuxième place de la liste présentée par l'UMP est occupée par un certain Guy Wildenstein que les observateurs
attentifs des déboires d'Eric Woerth connaissent bien: proche du président Sarkozy, donateur de l'UMP, Guy Wildenstein est surtout un habitué des paradis fiscaux jamais inquiété par le fisc
français malgré de nombreuses alertes. Et justement, France Inter vient de révéler qu'une nouvelle plainte a été déposée contre lui.
L'origine de l'affaire
Benoît Collombat, journaliste à France Inter, avait déjà publié le 20 août dernier une longue enquête sur Eric de Sérigny, conseiller bénévole d'Eric Woerth. Le voici qu'il
récidive, cette fois-ci sur Guy Wildenstein. En juillet dernier, Le Monde, puis Libération lui avaient consacré deux longs articles, sans que la
polémique ne prenne.
Guy Wildenstein est au coeur d'une action de sa belle-mère, Sylvia Roth, veuve du collectionneur d'art Daniel Wildenstein,
décédé en 2001. Elle conteste la valeur de l'héritage déclaré - une quarantaine de millions d'euros, alors que les évaluations précédentes de la fortune de son mari s'établissaient à plus de 4
milliards d'euros. La justice, saisie dès 2005, a officiellement reconnu que l'essentiel de cette fortune a été placée dans des fonds offshore (Guernesey, îles Caïmans), jugeant même, en octobre
2008, « l’évasion du patrimoine dans des sociétés étrangères et des trusts, conforme à la tradition familiale de transmission des biens aux héritiers directs ... » (sic !).
L'une des plaintes de Mme Roth contre quatre de ces trusts a même été classée sans suite le 5 juillet dernier par le
Procureur de la République, Jean-Claude Marin (le même qui traita le procès
Clearstream...).
Le 9 juillet dernier, une
information judiciaire pour abus de confiance a été ouverte à Paris, et une information judiciaire été ouverte le 22 juillet suivant, et confiée à Guillaume Daieff, juge d'instruction au pôle
financier. La semaine dernière, France Inter révélait qu'une nouvelle plainte, beaucoup plus large, avait été déposée par l'avocate de Mme Roth : « abus de confiance », « organisation
d’insolvabilité », « blanchiment », « recel d’abus de confiance », « recel de blanchiment », « recel de faux et d’usage de faux », rien que ça !
Woerth,si proche, Sarko pas loin.
Cette affaire concerne directement Eric Woerth et Nicolas Sarkozy. Guy Wildenstein est un proche éminent du chef de
Sarkofrance, comme le rappelle Benoît Collombat dans son enquête.
1. Alors ministre du budget, Woerth était, comme l'administration fiscale, au courant de cette évasion fiscale. Mme Roth a en effet
écrit à plusieurs reprises au directeur de l'administration fiscale (en juin puis en
septembre 2009), à la Direction des services fiscaux de Paris Nord (juin et septembre 2009),
à Eric Woerth (en 2009) et à François Baroin (en juillet 2010).
2. Eric Woerth connaît personnellement Guy Wildenstein. A Chantilly, ce dernier
entretient quelques chevaux, via l'Ecurie Wildenstein, dont il est le gérant, et
dont le siège social jouxte le siège de l'UMP rue de la Boétie à Paris.
3. Eric Woerth connaît aussi Guy Wildenstein comme donateur de l'UMP. Ce dernier était très actif en 2007 pour lever des
fonds de campagne au profit du candidat Sarkozy. On a pu le voir, en janvier 2007, en compagnie du trésorier Erc Woerth, accueillir à New-York des donateurs du Premier Cercle.
On a pu aussi le voir accueillir Nicolas Sarkozy, à New York, à l'automne 2006.
4. L’Institut Wildenstein, qu'il préside, jouxte également le siège de l’UMP rue de la Boétie dans le 8ème arrondissement de Paris. C'est un
centre de recherche en histoire de l'art.
Jusqu'à présent, le pouvoir politique a largement tenté d'étouffer cette affaire. Les sommes en jeu dans ce litige d'héritage
sont faramineuses ; l'enjeu politique l'est tout autant.
Ami sarkozyste, où es-tu ?
- Sarkofrance