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Presque me viendrait le goût de planter là tout forme d’écriture
Puis partir incognito sur des routes sinueuses
Rejoindre la solitude définitive des sommets
*
Tant de vanité en cet acte stupide
Vain désir de laisser trace insignifiante
Dire et redire toute la peine
D’être inhumain dans un monde qui s’éloigne
Dépourvu de sens
Et d’essence
*
Seul au milieu des alpages
Humer les fragrances subtiles
D’une vie dépourvue de pensées
D’analyse et d’ambition
*
Qui suis-je à vous tenir les yeux
Au bout de mes doigts malhabiles
Sur un clavier de prétentions
Insensibles au doute qui me hante
Nul ne peut comprendre ce que les mots attendent
*
Il n’est que retrait et fuite
Devant le gouffre obscur de ces jeux misérables
L’essentiel va bien au-delà de toutes nos pauvres proses
*
Le vrai est là dehors
Il m’attend dans l’angoisse d’un regard
Un corps qui se tord
D’avoir trop vécu
D’avoir survécu
A l’esclave condition
*
Prétentieux poète que celui qui s’autoproclame
Pauvre cinquantaine en berne d’avoir vécu
Drapeaux dépareillés aux vitres du destin
Tu te regardes dans la glace
Des poches sous les yeux d’avoir si peu dormi
Une fatigue croissante à chaque jour qui passe
Et le trou qui t’attends avec des soupirs d’aise
*
De ce rien
Nous humains
Nous prétendons faire un tout
.
La boue
Les grondements de la terre
La colère des nuées
Nous rappellent
A notre juste mesure
.
Manosque, 11 août 2010
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