Autre aspect qui doit être pris en compte dans la sécurisation et la pacification de la ville de Mitrovica : les lieux où se déroulent les événements sportifs locaux. La géographie du lieu prend ici toute son importance : le gymnase où se déroule généralement les matchs de basket à Mitrovica se trouve en effet à proximité du pont central, géosymbole de toutes les tensions au Kosovo. Ce gymnase, longtemps occupé par les militaires français, tout comme le centre culturel, afin de créer une zone de confiance autour du pont de Mitrovica, a été rendu aux institutions locales et aux habitants de Mitrovica, et a ainsi pu retrouver sa fonction de lieu d'accueil d'événements sportifs. Pourtant, la proximité du pont n'est pas sans conséquence, surtout lors de rencontres sportives opposant des équipes locales qui représenteraient les deux communautés. Pour l'heure, le gymnase, situé sur la rive Sud de la rivière Ibar, séparant dans la ville de Mitrovica les deux quartiers serbe au Nord et albanais au Sud, accueille principalement des rencontres d'équipes etnhiquement homogènes, et surtout non adversaires sur le point de vue identitaire. C'est bien l'une des limites au processus de stabilisation du Kosovo, et l'un des paradoxes des processus de sortie de crise auxquels sont confrontées les armées engagées dans des missions de maintien ou d'imposition de la paix : sécuriser revient à séparer les adversaires, tandis que réconcilier demande de faire se côtoyer les différentes communautés. Plus de 11 ans après la fin de la guerre du Kosovo, la ville de Mitrovica, même dans ses événements sportifs et festifs, reste une ville divisée.
Affrontements à Mitrovica : de l'événement sportif aux tensions intercommunautaires
Publié le 14 septembre 2010 par Geo-Ville-En-Guerre @VilleEnGuerreAutre aspect qui doit être pris en compte dans la sécurisation et la pacification de la ville de Mitrovica : les lieux où se déroulent les événements sportifs locaux. La géographie du lieu prend ici toute son importance : le gymnase où se déroule généralement les matchs de basket à Mitrovica se trouve en effet à proximité du pont central, géosymbole de toutes les tensions au Kosovo. Ce gymnase, longtemps occupé par les militaires français, tout comme le centre culturel, afin de créer une zone de confiance autour du pont de Mitrovica, a été rendu aux institutions locales et aux habitants de Mitrovica, et a ainsi pu retrouver sa fonction de lieu d'accueil d'événements sportifs. Pourtant, la proximité du pont n'est pas sans conséquence, surtout lors de rencontres sportives opposant des équipes locales qui représenteraient les deux communautés. Pour l'heure, le gymnase, situé sur la rive Sud de la rivière Ibar, séparant dans la ville de Mitrovica les deux quartiers serbe au Nord et albanais au Sud, accueille principalement des rencontres d'équipes etnhiquement homogènes, et surtout non adversaires sur le point de vue identitaire. C'est bien l'une des limites au processus de stabilisation du Kosovo, et l'un des paradoxes des processus de sortie de crise auxquels sont confrontées les armées engagées dans des missions de maintien ou d'imposition de la paix : sécuriser revient à séparer les adversaires, tandis que réconcilier demande de faire se côtoyer les différentes communautés. Plus de 11 ans après la fin de la guerre du Kosovo, la ville de Mitrovica, même dans ses événements sportifs et festifs, reste une ville divisée.