Affaire Woerth-Bettencourt : David Sénat va «casser des cailloux à Cayenne»

Publié le 13 septembre 2010 par Kamizole

J’espère que Jacques Higelin ne m’en voudra pas pour mon titre ! Spectacle de grand Guignol garanti. Depuis 3 mois, jour après jour. Vous n’en avez pas marre de toute cette rocambolesque affaire qui tient à la fois du scandale matriochka et de la famille tuyau d’poêle ? Moi si. Ils commencent à me faire chier grave avec l’étalage de toutes leurs turpitudes. Je comprends parfaitement que des hauts fonctionnaires qui n’ont pas encore abdiqué le souci de l’intérêt général – qui fait totalement défaut aux Sarkozy, Woerth & Consorts ainsi qu’aux multimilliardaires qui s’engraissent sur la bête : la France et la grande majorité des Français - soient dégoûtés au point de fournir des infos à la presse.

Or donc, nous apprenions le 10 septembre 2010 Affaire Bettencourt : une plainte déposée et le conseiller pénal de MAM viré que David Sénat - fliqué par les services secrets ! – faisait l’objet d’un licenciement minute et avait été nommé à Cayenne. Encore mieux puisque selon Sylvie Kauffmann dans le Monde du même jour L’Elysée a utilisé le contre-espionnage pour identifier une source du “Monde” en total mépris de la loi qui protège – théoriquement - les «sources des journa-listes»… Comme si Nicolas Sarkozy pouvait être soucieux de légalité !

Toujours est-il qu’au Monde l’on ne l’entend point de cette oreille : l’Edito du 13 septembre 2010 “Le Monde”, l’Elysée et la liberté d’informer rappelle que «La loi est sans équivoque : Le secret des sources des journalistes est protégé dans l’exercice de leur mission d’information du public (…) à moins qu’un impératif prépondérant d’intérêt public le justifie». Je doute que dévoiler les turpitudes de Sarkozy, Woerth & autres au service d’intérêts tout à fait particulier voire illégaux dans l’affaire Bettencourt soit de cette nature ! Bien au contraire : l’édito rappelle que le nécessaire contrepouvoir des journalistes a été institué par la «la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse» ce qui en fait un des fondements de la République. Il n’y a que dans les dictatures que l’on musèle la presse.

  • Nous autres, citoyens lambda avons le droit de savoir ce que le pouvoir fait de l’argent des contribuables en privilégiant des intérêts tout à fait particuliers et partisans.
  • Ce n’est sans doute pas une première. On se souvient des lamentables «plombiers du Canard Enchaîné» (Watergaffe) le 3 décembre 1973 – sous Giscard : il s’agissait d’agents de la DST pris en flagrant délit de pose de micros - ou dans le même registre, le scandale des «écoutes de l’Elysée» - de 1983 à 1986 - dont un des buts semble avoir été d’empêcher que fut révélée l’existence de la fille cachée de François Mitterrand. Il est tout aussi inacceptable – bonjour la «République irréprochable» ! - que Nicolas Sarkozy et ses sbires transformassent les services secrets français – en l’occurrence la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur) – en une sorte de «cabinet noir» utilisant des méthodes tout aussi illégales.

    Ça suffit ! Tentatives d’intimidation de la presse, instrumentalisation de la justice, instrumentalisation des services secrets mis au service des intérêts du satrape qui sévit à l’Elysée. Souvenez-vous du feuilleton du printemps dernier – au moins un par saison – quand les services secrets furent également mis à contribution pour découvrir l’origine des révélations sur le vaudeville élyséen. Aussi consternant que ridicule !

    Demain, Besma Lahouri sera sans doute mise au pilori et exposée sur la Place de Grève (c’est bien le moment !). Pensez-donc : la jeune effrontée a osé écrire une biographie «non autorisée» et sans concession - crime de lèse majesté – de Carla Bruni. J’ai lu samedi les bonnes feuilles de «Carla, une vie secrète» sur Marianne. Cela ne fait que conforter tout le mépris que j’éprouve pour cette “icône pour papier glacé”, au sourire figé par la chirurgie esthétique. Au moins aussi ambitieuse et égotique que «mon mari» et obnubilée au même point par son image, la spontanéité calculée. Aussi obsessionnelle que lui : sa compétition permanente avec Cécilia ex-Sarkozy ! Sans oublier sa fameuse «fondation» prétendue caritative qui n’aide personne mais engrange les pépètes, déjà épinglée par le Canard Enchaîné.

    Vanitas, vanitatis ! Je n’ai aucun goût pour de telles préoccupations superficielles non plus que pour toutes ces afféteries qui me sont absolument étrangères. Carla Bruni fera rigoler Jolly Jumper en prétendant s’intéresser à la philo-sophie ! Posture… car précisément la philo enseigne le sens de l’essentiel.

    «Carla la biographie que l’Elysée veut étouffer» titre l’article de Christine Lambert… En revanche, ils feront sans doute la promo de la biographie bénie-oui-oui et tout à fait autorisée sinon demandée ? «Carla et les ambitieux» que s’apprêtent à livrer deux auteurs (Yves Derai et Michaël Darmon) qui selon Philippe Cohen sur Marianne2 Carla Bruni : une bio sympa pour chasser la méchante ? (1er sept. 2010) ne brilleraient ni par le talent – mais est-ce bien important ? – ni moins encore par l’insolence à l’égard de Nicolas Sarkozy et Carla Bruni.

    La question essentielle aujourd’hui : jusqu’où ira Nicolas Sarkozy dans le système totalitaire que le (Little) Big Brother nous concocte pour faire oublier ses turpitudes et le fait que la France et les Français vont très mal et tenter d’être réélu en 2012 ? La seule chose qui lui importe.