Magazine Culture
Ce blog a été en vacances pendant deux semaines. Après avoir travaillé sur notre premier projet de documentaire, quel autre moyen pour se détendre que d’aller au bord de la mer ? Cette année nous avons choisi la Mer Noire du côté d’Obzor en Bulgarie. Un billet "all inclusive" à l’Hôtel Miramar, ce qui veut dire manger, boire, manger et du repos à volonté. Pas plus de 4 piscines privées, 3 restaurants, je ne compte plus le nombre des animateurs et des animations disponibles pour faire de votre séjour un souvenir inoubliable. Le concept est celui d’un Club Med, en plus petit et peut-être en plus familial. Et tout ça, pour un rapport qualité/prix imbattable (52 euros /jour/personne). Mais ce qui m’a marqué le plus était la volonté de ces gens de travailler et d’être au service de leurs clients. Pour que vous ne manquiez de rien et pour que votre séjour soit le plus agréable possible, les animateurs étaient debout depuis 9H du matin jusqu’à minuit, les serveuses ramassent en continu vos verres oubliés au bord de la piscine, les barmaids font à longueur de journée des cocktails etc... J’avoue que mon seul souci a été de pouvoir me retourner d’un côté sur l’autre pour ne pas attraper de coups de soleil. Donc si jamais vous avez envie de mieux connaître le littoral de l’Europe de l’Est, je vous recommande vivement le littoral bulgare.
Et puisque je vous ai parlé de notre projet documentaire, je peux peut-être vous dire d’aller voir le projet Benda Bilili. Un groupe de paraplégiques africains, dont le rêve est de faire connaître leur musique au monde entier. Une équipe française est partie en Afrique pour faire un documentaire sur la musique de rue. Le destin leur a rencontrer en République démocratique du Congo le groupe Staff Benda Bilili, ainsi que Roger jeune musicien de talent exerçant dans la rue. Mais il ne s’agit pas du premier documentaire de Renaud Barret et Florent de La Tullaye se basant à Kinshasa. C’est la troisième fois qu’ils mettent en image la vie miséreuse de gens de cette région. Ainsi ils participent à la rencontre entre Roger et Ricky, dont son rêve était de pouvoir faire partie du staff. Le tournage a duré plus de 5 ans et au cours de ce temps, nous pouvons suivre en images les déboires de ces gens en quête de réussite. Ce qui m’a marqué le plus : dans un monde aussi dure, où la misère est un quotidien, de voir des personnages démunies face à la vie, handicapés et affamés mais qui portent dans leur cœur autant d’optimisme et de gaieté. C’est une vraie leçon de vie, d’espoir et d’humanité. De même les instruments utilisés pour jouer leur musique : en partie des instruments de récupérations, des guitares à une corde, de bruits qui proviennent d’une corde et une boite de lait vide. Epatante cette musique et ces sons qui chantent le quotidien et la misère.Ce que j’ai moins aimé : la manière extrêmement pédagogique de la réalisation. Trop d’explications par des voix off ou des textes qui n’apportent rien au montage et qui ne font qu’expliquer ce que les images montrent d’elles-mêmes. Dommage aussi qu’on n’a pas pu savoir ce qu’ils ont fait avec l’argent qu’ils ont gagné dans la tournée européenne … Nous aurions aimé savoir comment ils ont construit leur avenir.A remarquer une scène intéressante entre deux enfants qui expliquent ce que représente l’Europe à leurs yeux. D’après eux, il s’agit d’un pays où peu de personnes peuvent rentrer et tout le monde veut y aller… Cela fait réfléchir sur la chance qu’on a de vivre en Europe.Je ne m’attarderai pas à vous décrire la beauté des plans ou la douleur de personnages et leur vie miséreuse. J’ai juste envie de vous dire d’aller voir ce documentaire et de soutenir ainsi ce projet.