Les politiques publiques en matière d'assainissement privilègient depuis plus d'un siècle la santé. Nées à la suite du courant hygièniste au XIXéme siècle, ces politiques favorisent le développement de collecteurs collectifs des déchets liquides ménagers. Depuis 40 ans, à ce réseau de collecte s'est rajouté des systèmes de plus en plus sophistiqués de traitement de ces déchets.
Le système a montré toute son efficacité, malheureusement, il n'a pas que des qualités. Le mélange des différents déchets (selle, urine, lessive) forme un cocktail explosif, difficile à traiter car il faut sépare des composants aux propriétés antagonistes. Ces réseaux coûtent très chers à développer et à entretenir, ce qui n'est pas un problème négligeable par les temps qui courent.
D'où l'intérêt des systèmes d'assainissement individuel combinant toilette séche et phytoépuration. La phytoépuration consiste à faire passer les eaux usés dans une série de bacs contenant des plantes aquatiques qui vont les traiter. Le coût d'installation n'est pas supérieur à celui d'une fosse septique, l'entretien est moindre et ce système a l'avantage de diminuer la pression sur les systèmes de traitement collectifs qui finissent par coûter très chers.
D'autre part, la combinaison toilette sèche et phytoépuration permet de conserver le maximun de carbone dans la terre et de développer les jardins. A recommander donc hors habitat collectif.
Lire à ce propos l'article dans le numéro de septembre 2010 de la maison écologique
Il est donc dommage de voir le manque de clairvoyance des politiques publiques dans ce domaine. La phytoépuration est en effet interdit en principe en France. Certes, des tolérances existent mais les services sanitaires restent très méfiants.
Le principe de précaution reste donc le vecteur principal des choix des fonctionnaires des ministères de l'Environnement et de la Santé. Il est dommage que ce principe, certes louable, ne soit pas mis en balance avec celui du bon usage des deniers publics et des qualités écologiques de ces procédés.
Il faut que nos sociétés fassent preuve de clairvoyance et de bon sens. Une révolution culturelle est en marche, dans ce domaine comme dans tant d'autres (on pense au petit éolien par exemple).
Les politiques publiques doivent évoluer et prendre en compte cette nouvelle dimension.