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Le Canada de retour dans le concert international

Publié le 13 septembre 2010 par Jeanpaulbrouchon

Deux épreuves cyclistes viennent d’être organisées au Canada. Le Grand Prix du Quebec et le Grand Prix de Montréal. Elles comptaient toutes deux pour le Pro-Tour. A Quebec, le champion de France Thomas Voeckler s’impose. A Montréal, le Hollandais Robert Gesink se montre le meilleur.

Ce n’est pas la première fois que le Canada montre son attachement au cyclisme. En 1974 fut organisé un Championnat du Monde remporté devant une foule record par Eddy Merckx devant deux Français : Raymond Poulidor et Mariano Martinez. Un peu plus tard fut mis sur pied le Grand Prix des Amériques de 1988 à 1992. Placé en fin de saison, au mois d’octobre c’est-à-dire à une période ou les conditions atmosphériques commencent à être rigoureuses, l’organisateur a laissé tomber l’affaire. Mais cet organisateur-là, Serge Arsenault n’est pas homme à rester sur un échec. C’est un homme d’affaires avisé qui a fait fortune dans l’audiovisuel et qui est épris de cyclisme. Son grand-père fut un bon coureur français du début des années 1900. Arsenault combat depuis toujours pour imposer le cyclisme au Canada. C’est un homme convaincant dont on dit qu’il est capable de vendre des moissonneuses-batteuses aux Esquimaux...

Arsenault sait s’entourer. Il a confié à l'ancien champion et sélectionneur de l'équipe de France Charly Mottet le soin de dénicher deux beaux circuits à Quebec et à Montréal. Ce dernier qui s’y connaît en tracé de courses (il fut jusqu’à l’an dernier le concepteur du Dauphiné Libéré) a mis en place deux circuits d’excellente facture, celui de Montréal étant à peu de choses près celui du Championnat du Monde 1974. Résultat : on a eu deux belles épreuves bien qu’en cette fin de saison beaucoup de coureurs accusent une fatigue légitime. On a eu surtout deux magnifiques vainqueurs à l’issue de courses indécises jusqu’à leur terme.

Le public a répondu en masse à l’appel de l’organisateur. La réalisation télévisuelle fut une réussite avec en particulier des gros plans sur les visages des coureurs lors des passages difficiles.

Ce type d’épreuves en circuit offre une bonne alternative au Tour d’Espagne et constitue lui aussi une entrée en matière favorable en vue de la course mondiale.

Le décalage horaire n’est pas très important : six heures. De ce fait, les télévisions européennes ont pu diffuser les deux dernières heures de course jusqu’à 23 h 15 ce qui est un horaire convenable permettant d’offrir du cyclisme aux téléspectateurs européens (les plus nombreux) au moment ou d’autres chaînes ne proposent que du football.

Le budget total était de 3 millions d’Euros. Maintenant on va faire les comptes et voir si l’affaire a été conclue sans déficit. L’accord a été signé avec l’UCI pour une durée de cinq ans. Il y aura donc une suite à ce retour canadien dans le concert international d’autant plus que les coureurs ont apprécié la qualité de l’organisation et la chaleur des spectateurs.

Arsenault a d’autres idées dans sa besace. Il rêve d’un Quebec-Montréal-Boston reliant donc en quatre ou cinq jours sur une distance d’environ 1 000 kilomètres le Canada du cyclisme à celui des Etats-Unis.

On parle de plus en plus de mondialisation du cyclisme. Ces deux Grands Prix canadiens, s’ils sont rentables financièrement, auront dans l’avenir un poids beaucoup plus important que les conversations de Congrès ou de salon.  

Jean-Paul


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