Cette semaine sera la semaine décisive pour le pouvoir en place afin d’étayer ses thèses et prouver le bienfondé des démarches, à pas forcées pour certains, menant à plus de démocratie et ouvrant la voie vers la quatrième république. La conférence qui commencera aujourd’hui est supposée jeter les bases d’une nouvelle constitution, l’approbation d’un calendrier électoral et tout ce qui s’en suit.
A chacun sa manière de faire, mais pour la Turquie par exemple, un référendum fut réalisé sur la Constitution du pays, il va de soit que des séries d’amendements sont mis sur le tapis sans velléité aucune de présenter une nouvelle mouture de constitution.
Mais bon, à d’autres pays d’autres mœurs pourrait-on dire, mais cela reviendrait aussi à conclure qu’à chaque pays sa démocratie ? Les Turcs se sont déplacés aux urnes, via un référendum, pour une révision de leur Constitution. Comme partout, la tenue d’un référendum est toujours sujette à controverse. On a toujours tendance à penser qu’on n’a de leçon à recevoir de personne, mais les pays ayant une relative longévité de vie républicaine se font fort de s’épargner des pertes de temps inutiles en procédant à un référendum pour modifier une constitution, en l’occurrence pour la Turquie qui porte sur 26 amendements, que les instigateurs ont vantés comme une avancée vers « plus de démocratie » et sont salués par l’UE comme « un pas dans la bonne direction ». C’est dire le sérieux que pourrait porter pareil procédé aux yeux de la « communauté internationale »
En tout cas, cette révision touchera sur les prérogatives que pourraient avoir la justice militaire et modifiera, au profit du pouvoir, la structure de deux instances judiciaires : la Cour constitutionnelle et le Conseil supérieur de la magistrature (HSYK) qui nomme juges et procureurs. Des révolutions majeurs qui si elles arrivent à passer modifiera pas mal de chose notamment une réforme qui soumettra la dissolution des partis politiques au contrôle du Parlement. Des coups durs que les partis dans la Grande Ile ne seront pas prêt d’accepter avec leurs nombres pléthoriques à faire pâlir plus d’un « démocrate » outre-mer. Qu’à cela ne tienne, la population turque se positionne déjà par rapport à ce référendum «Nous ne voulons plus de coups militaires dans ce pays. Nous voulons une Constitution civile ». De quoi ébranler plus d’un putschiste.