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“The Town” : affligeant Affleck

Par Kub3

Rebelote. Après Gone Baby Gone, Ben Affleck retrouve la caméra pour The Town, thriller musclé mais peu convaincant.

“The Town” : affligeant Affleck

A Charlestown, quartier de Boston à la population majoritairement issue de l’immigration irlandaise, le braquage est une seconde nature. Doug MacRay (Ben Affleck) est la tête pensante d’un gang qui écume les banques et les fourgons, avec la prétention de ne jamais heurter qui que ce soit. Tout bascule pourtant lorsque le groupe prend en otage la directrice d’une banque, Claire Keesey (Rebecca Hall). Une fois celle-ci relâchée, Doug est alors contraint de l’approcher afin de vérifier que son témoignage ne fait peser aucun risque sur eux. Commence alors une romance mettant en balance le désir de changer de vie qu’éprouve Doug et la survie de son clan.

Avec The Town, Ben Affleck prend du plaisir à renouer avec la ville dans laquelle il a grandi. Et il le montre. Des courses poursuites trépidantes dans les ruelles de la ville à l’accent bostonien rendant quasi-indispensables les sous-titres, tout est fait pour entraîner le spectateur dans les bas-fonds de Charlestown. A tel point que le réalisateur aurait sans doute pu économiser un certain nombre de plans aériens de la ville qui font parfois ressembler le film à une mauvaise série policière.

Dans cette adaptation du Prince des braqueurs, de Chuck Hogan, Affleck retrouve également un thème cher à son cœur : l’amitié virile. Lassé de faire des coups, Doug veut se ranger et se racheter une conduite. Une perspective qui est loin d’enchanter son “frère” Jem (Jeremy Renner, écopant comme dans Démineur du rôle de timbré), qui perçoit le départ de Doug comme une forme de trahison envers la cohésion du gang et envers Charlestown. Une problématique qui n’est pas sans rappeler le face-à-face Damon / Affleck dans Will Hunting (dont Affleck avait écrit le scénario).

Pourtant, si Will Hunting avait décroché l’Oscar, on peut  sérieusement en douter en ce qui concerne The Town. Car le plaisir que ressent l’acteur passé derrière la caméra et sa grande maîtrise des scènes d’action ne parviennent pas à occulter la faiblesse d’un scénario peu original (le gangster qui ne peut se ranger à cause de son attachement au clan) et parfois un peu gros (mais comment fait-il pour changer autant de costumes, sa mère est couturière ?).

Malgré une réussite formelle, l’ensemble donne une impression de déjà-vu déplaisante. Un sentiment renforcé par le fait qu’Affleck se complaît dans un moralisme mal adapté à une histoire de gros durs et de braqueurs de banques. Jusqu’au point final, le film aurait pu être sauvé si le réalisateur n’avait pas choisi de faire du personnage principal un gangster au cœur tendre moins sympathique qu’affligeant.

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Sortie le 15 septembre 2010

Photo : © Warner Bros. France

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