Faisons le contraire de ce que nous avons fait. Abandonnons l’illusion de l’automatisation à outrance comme source de gain de productivité. Il faut réapprendre à exploiter le génie social, en lui faisant porter les changements (l’automatisation demeure utile, mais en échasse). Et, pour cela, il faut identifier les personnels qui conservent un résidu de compétence en conduite du changement (« hommes clés »), les former, les faire intervenir comme animateurs des évolutions de la société, en utilisant ces changements pour construire leur expérience. Les DRH ont un rôle critique à jouer dans ce dispositif.
De ce fait, l’économie se remettra à créer de la « richesse » au lieu de s'affronter en une lutte des classes stérile.
Que peut faire l’individu dans ce changement ? Tout. Comme le dit un de mes livres (« les gestes qui sauvent »), l’employé, même perdu dans la profondeur de la hiérarchie, a un pouvoir énorme sur la réussite des changements. Et les techniques nécessaires sont d’un gros bon sens. Il faut simplement qu’il ait la motivation d'assister son organisation en danger.
Nous devons prendre notre sort, et celui de nos entreprises, en main. Vu d’où nous partons les premiers pas seront sûrement difficiles. Mais le jeu en vaut la chandelle.
Compléments :
- Cette transformation signifie qu’il faut se débarrasser des hordes de consultants qui aujourd’hui prétendent apporter à l’entreprise le savoir qu’elle n’aurait jamais dû perdre. Curieusement, c’est ce qu’a fait Siemens (que j’avais critiqué pour cela !), qui, par ailleurs (?), semble métamorphosé.
- Distinguer les employés doués pour l'animation du changement, permettra de les protéger du licenciement la prochaine qu'une fièvre d'automatisation gagnera l'Occident.