À l’origine, dans les pays scandinave, les toits verts sont nés d’une simple question pratique. On étendait de la terre ou des mottes de gazon sur l’écorce de bouleau posée sur le toit. L’écorce tenait le rôle de barrière imperméable tandis que la terre n’avait pour seul but que de retenir cette écorce.
Aujourd’hui, de nombreux toits en terrasses, auvents, ou abris de garages sont laissés nus et stériles alors qu’ils pourraient être facilement végétalisés et transformés en jardins, mini éco-système favorisant la biodiversité, améliorant sensiblement le confort thermique, acoustique et hygrométrique des bâtiments et offrant de belles qualités esthétiques (changement d’aspect au fil des saisons)
La végétalisation extensive consiste à créer un écosystème sur un complexe de culture de faible épaisseur (3 à 7 cm environ), composé de couvre-sol rustiques, mousses et sédums… Outre le faible poids en toiture (de 30 à 100 kg/m2 à saturation d’eau), son avantage principal est de ne pas nécessiter d’entretien ni d’arrosage sauf en cas de sécheresse prolongée. C’est une solution qui convient bien aux grandes surfaces, aux toits inclinés et aux habitations existantes. Seul inconvénient, ces toitures ne peuvent n’être ni cultivées ni piétinées. L’investissement est modeste (de 30 à 50 € HT/m2 selon le mode de culture).
La végétalisation semi-intensive utilise un complexe de culture d’épaisseur moyenne (15 cm). À vocation décorative et d’entretien modéré, elle nécessitera un arrosage régulier (généralement un goutte-à-goutte). Ce type de culture peut mélanger les couvre-sol, les plantes à fleurs ou à feuillage, les légumes et même de petits arbustes ou des grimpants comme la vigne vierge ou le chèvrefeuille. Le substrat d’une culture semi-extensive est généralement composé d’environ 50% d’agrégats poreux.
Pour la mise en œuvre sur le toit, la pose d’une membrane assurera l’étanchéité de la toiture (bitumeuse, caoutchouc, polyoléfine / TPO / FPO), sur laquelle sera posée une couche de drainage et de filtration. Pour la végétalisation extensive, la couche de drainage est fine, généralement constituée d’un géotextile non tissé creux, à base de polypropylène, surmonté d’un substrat volcanique, puis du couvert végétal.
Dans les autres cas, le drainage sera assuré par des granulats d’argile expansée, des cailloux, des graviers et souvent des plaques alvéolées et nervurées. En finition, la dernière couche superficielle sera composée d’un substrat de croissance composé de terreau, terre noire et compost. Les végétaux, plantes vivaces et indigènes ou couvre-sol seront plantés sur cette terre nourricière.
Selon le mode de plantation, les végétaux s’installent plus ou moins rapidement : de 3 mois à un an par semis, de 3 à 6 mois en godet, et de manière immédiate en rouleaux ou caissettes pré cultivés.
Il faut privilégier les plantes vivaces et indigènes très résistantes aux températures extrêmes, à croissance lente, de préférence à feuillage persistant et dont le système racinaire n’altèrera pas l’étanchéité du toit. Sédums, herbacées, mousses et vivaces s’organiseront de façon à reconstituer un environnement naturel sur la toiture.
La pente du toit pourra aller jusqu’à 35° maxi. Dans les cas de toits à fortes pentes, il sera nécessaire d’une part de contenir les forces de poussée provenant du système de végétalisation par l’installation d’appuis fixes (pour éviter tout risque de glissement), d’autre part, de protéger la couche de substrat de l’érosion naturelle. Il existe dans le commerce des alvéoles situées dans les dalles (système Ecosedum) qui permettent de bloquer le substrat. Idéalement, il est recommandé de construire des toitures-terrasses avec une pente minimale égale à 1 à 5 % pour éviter que les eaux pluviales ne stagnent sur l’étanchéité.
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