1936 – La vie est à nous (Film N&b complet de J.Renoir)

Publié le 13 septembre 2010 par Maxime13

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Source du texte: http://www.autourdu1ermai.fr/fiches/film/fiche-film-52.html

Il semblerait que ce fut Aragon qui souffla au Parti Communiste, l’idée de demander à Jean Renoir de réaliser un film qui porterait bien haut les résolutions du récent congrès du parti communiste pour les élections législatives de 1936.

Le film s’ouvre sur un cours de géographie, dans une école primaire de banlieue. Devant une carte de France, les enfants s’interrogent sur le pourquoi de leur misère. La réponse est fournie par un choeur parlé « La France n’est pas aux français, car elle est aux 200 familles, la France n’est pas au français, car elle est à ceux qui la pillent. » . Le film articule des séquences documentaires « rejouées » par les principaux dirigeants du parti avec des saynètes fictionnelles, construites autour de 3 tableaux :

– une cellule communiste qui déclenche une grève contre les cadences infernales et le licenciement d’un vieux travailleurs

– des militants qui s’opposent à la saisie des biens d’un paysan

– l’accueil par un groupe de jeunes communistes d’un jeune chômeur affamé et diplomé, accueil rythmé par les chants de la Chorale populaire de Paris.

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Source du texte: http://www.autourdu1ermai.fr/fiches/film/fiche-film-52.html

Au delà de ses objectifs électoraux, rallier la classe moyenne au vote Front populaire, et de sa rhétorique de parti, on reconnaît le style du réalisateur, notamment à travers l’humanisme des personnages, qui rappelle les grandes figures de ses autres œuvres : Toni, La Marseillaise, La Bête humaine.

« Porté par l’espérance de voir arriver un gouvernement du Front populaire, Jean Renoir tourne La vie est à nous entre mars et avril 1936. Il s’agit d’un document historique dans lequel la thématique et les conflits de l’époque sont rendus sur le mode alterné du documentaire et de la fiction. La genèse du film se présente elle aussi sous le signe des idéaux du communisme, car il est le fruit d’une collectivité de travail et de financement, sur le modèle du Groupe Octobre, auquel on doit notamment du théâtre politique, et où l’on retrouvait des artistes et des intellectuels comme Jacques Prévert ou Jean Renoir. Le Parti communiste lui-même, pour la campagne duquel ce film avait été conçu, en finança une bonne part. Et l’on voit clairement percer son dogmatisme politique au fil de l’œuvre.

Divers critiques, dont André Bazin, ont remarqué que La Vie est à nous présente certes des performances d’acteurs des plus extraordinaires, mais que son scénario en était par trop démonstrativement politique : Marcel Cachin, le directeur du journal communiste L’Humanité, y occupe une fonction centrale, lorsque fut filmée, dans son bureau même, cette scène où il tient trois lettres envoyées par des lecteurs et qu’il en dévoile le contenu. La scène liminaire montre un ouvrier en usine menacé de licenciement, la seconde un conflit entre les camarades communistes et un paysan, la troisième, un couple d’étudiants plutôt mal nourris. De ces trois épisodes, on pourra supputer que le film prétend bien à la vérité, jouant toutefois sur les peurs et les espoirs de la population. Mais rien que pour cette raison, La Vie est à nous est un document véritablement authentique sur l’esprit et l’effervescence artistique de l’époque du Front populaire. »

Regina Aggio

Julien Bertheau, Itkine, Roger Blin, Gaston Modot, Brunius, Fabien Loris, Jacques Becker et, pour la première fois à l’écran, Madeleine Sologne. La Vie est à Nous, écrit par Renoir en collaboration avec Vaillant-Couturier, interdit par la censure, n’a jamais été projeté qu’en séances privées et gratuites. Il n’est pas inutile de souligner que La Vie est à Nous est un très bon film.

François Truffaut

« Ce moment était un moment d’enthousiasme. Sorte de feu d’artifice avant la catastrophe. Pendant ce grand moment nous avons pu croire qu’en France les querelles étaient terminées. Nous avons pu croire que nous arriverions à une espèce d’union, une union de tous les Français appartenant aux classes les plus différentes, les gens avec des préoccupations les plus différentes. Nous avons pu croire que nous arriverions à la fin de cette espèce de querelle éternelle qui oppose les français depuis si longtemps: la querelle des guerres de religion. »