Ainsi pensait Claude Chabrol, un honnête homme s'il en fut, parti hier dans la plus stricte discrétion.
Ce n'est pas à proprement parler une mort "injuste" puisqu'il avait atteint 80 ans, mais c'est un peu tôt tout de même !
Ses principaux films ont accompagné notre jeunesse et notre amour du cinéma. Nous ne les avons pas tous vus, et en particulier je ne me souviens ni du "Beau Serge" ni des "Cousins".
En revanche, j'ai beaucoup aimé Landru (63), La Ligne de démarcation (66), La femme infidèle (69), Que la bête meure (69), le boucher (70), Violette Nozières (78), Les fantômes du chapelier(82), Poulet au vinaigre et Inspecteur Lavardin (85 et 86), Une affaire de femmes (88), Madame Bovary (91), L'enfer (94), La cérémonie (95), Merci pour le chocolat (2000), l'ivresse du pouvoir (2006), La fille coupée en deux (2007).
Entre ses mains, les acteurs donnaient toute la mesure de leur talent : Jean-Claude Brialy, Charles Denner, Jean Yanne, Stéphane Audran, Michel Duchaussoy, Jean Poiret, Caroline Cellier, Michel Serrault, Charles Aznavour, Isabelle Huppert, Benoît Magimel, François Berléand.
Voilà une série incroyable de films interrompue. Chaque année, nous attendions LE nouveau Chabrol. Eh bien à présent, nous les reverrons avec tendresse et aussi, certainement, un autre regard, celui d'un monde fini.