Mort annoncée des deux salons français historiques

Publié le 13 septembre 2010 par Poisseman @Poisseman

L'an passé en Allemagne a été la naissance du plus gros salon de jeux vidéo européen avec la Gamescom de Cologne, mais au prix de la disparition d'un Games Convention pourtant en pleine expansion. Plus flashy, plus spectaculaire dans son organisation, plus people, telle est la recette alors appliquée pour se rallier les acteurs du secteur au détriment du concurrent de Leipzig qui mit les deux genoux à terre instantanément. Un salon show-biz copié sur le modèle américain de l'E3, et qui arrive en France le mois prochain sans aucune pitié pour les deux grandes messes annuelles que nous connaissions jusqu'à présent.
Car telle est la volonté du Paris Games Week: faire purement disparaître le Festival du Jeu Vidéo et le Micromania Game Show et devenir le seul salon français du genre, et pourquoi pas dépasser la Gamescom en fréquentation et en notoriété. Et pour y arriver, le Syndicat des Editeurs de Logiciels de Loisirs - qui organise le PGW - a frappé fort en interdisant simplement aux éditeurs de tenir un stand au Festival. Les constructeurs ont suivi le mouvement, et le FJV s'est ainsi retrouvé sans aucun titre majeur a présenter, une réorganisation autours du PC, des processeurs et autres cartes graphiques dont l'on se fout royalement à cette occasion, des stands sur la présentation des métiers liés au média. Seuls quelques obscures studios indépendants développant sur IPhone étaient présents; rien de rien pour tester avant tout le monde les hits de la fin d'année. L'an passé, en comparaison, j'avais joué à God of War 3, Uncharted 2, Bayonetta, assisté aux présentations de Assassin's Creed 2, Alien Versus Predator, Modern Warfare 2... Le planning de cette année m'avait plus qu'inquiété, et les retours que j'ai eu ("je suis parti au bout d'une heure") m'ont conforté dans le fait de ne pas m'y rendre. Il est clair qu'il n'y aura pas d'édition 2011 du Festival du Jeu Vidéo.
J'espérais malgré cela me rendre au salon Micromania - qui fête ses 10 ans cette année - quand l'annonce des dates du Paris Games Week a été faite, et les deux auront lieu la même semaine apprend-on alors. La guerre est déclarée entre le SELL et la chaîne de magasins qui parviennent toutefois à un accord: le PGW aura lieu du 27 au 31 octobre, le MGS le 1er novembre dans les même locaux. Mais il y a bien un contrepied à cette mesure, car seuls les clients Gold Micromania recevront des invitations pour l'événement - qui dure 1 jour au lieu de 4 - ; pas de places payantes pour tous, or bien sûr je ne suis pas client de l'enseigne. Encore raté donc.
Pour assouvir ma soif de salons et enfin tripatouiller les jeux phares de noël, je n'ai pas d'autre choix que de me rendre au Paris Games Week qui, avec ses exclusivités (tu m'étonnes) en termes d'éditeurs et de constructeurs nous proposera forcément tout ce que l'on désire voir et toucher dans un salon, la mégalomanie des organisateurs allant jusqu'à inviter Tony Parker and Co - dont je me bats les reins royalement - dans une ambiance de Babes et de paillettes qui en fera un succès formidable à leurs yeux. En même temps, ils ont anéanti les deux autres, concurrents qui se concentraient uniquement sur le plaisir du jeu. Alors, forcément, quand on a le monopole et le pouvoir de l'argent...
Ils ont dores et déjà gagné cette bataille car de mon côté l'envie de découverte des jeux fait que je m'y rendrai, mais je désapprouve totalement la manière dont s'est déroulé la perte des deux autres expositions. Et je reste certain que le trois auraient pu cohabiter en paix.