[Article lu sur Visa10 (en rapport avec Visa pour l'Image), appuyant l'interview de Christophe Ayad. Par Tony, le 1er septembre 2010]
Sur l’état du photojournalisme, le constat de Jean-François Leroy, patron du festival Visa pour l’image, est sans équivoque. « Les années 2008 et 2009 resteront à marquer d’une pierre noire dans l’histoire » de la profession, déplorait-il, samedi sur le site de France Soir. Faute de moyens suffisants, les rédactions ne passent quasiment plus commande aux indépendants et privilégient les travaux des agences de presse.
Alors, les photoreporters « se tournent de plus en plus vers les ONG pour leur proposer d’éventuelles collaborations », explique Corentin Fohlen, lauréat du prix du Jeune Reporter de la Ville de Perpignan à Visa 2010. « C’est un échange de bons procédés, complète Julie Pappacena, chargée de la communication externe à Action Contre la Faim. Lorsque ACF se déplace dans un pays en crise, nous pouvons loger à nos frais un photographe indépendant ». Seule obligation pour « l’envoyé spécial » : fournir ses clichés gratuitement pour la communication interne de l’ONG en question. « Un tel type de collaboration est très intéressant, juge Corentin Fohlen, car les ONG connaissent le terrain et les populations locales. Elles sont des sources d’informations et de contacts importantes pour nos reportages personnels » réalisés en parallèle du travail de communication effectué pour l’ONG. Ce genre de collaboration est de plus en plus fréquent. Samedi dernier, Jean-François Leroy le déplorait sur le site de RFI: « Avant, il y a 20 ans, un photographe faisait une histoire pour un journal et donnait quelques images aux ONG. Aujourd’hui, 80% des photos de situations de crises sont produites par les ONG et reprises de temps en temps par les magazines. »
[ à remettre en lien aussi avec ceci pour ce qui est de la collaboration médias et humanitaires.]
Par Matthieu Alexandre