Il m'aura fallu une petite quinzaine de jours pour enfin mettre les mots sur ces quelques jours passés à 9500 kilomètres de la France mais il faut dire que l'exercice était plus dur qu'il n'y paraissait. Avec quasiment 800 photos en poche, et des dizaines et dizaines de choses à vous raconter, il fallait que je trouve un moyen suffisamment intéressant pour ni vous lasser ni vous décevoir. Car je vous avais promis un compte rendu détaillé et non un survol de ces dix jours.
Dans un premier temps, j'ai prévu de vous présenter rapidement l'île, la région où je me situais ainsi que l'hôtel où j'étais descendue. Et puis au fil de jours, en fonction de mon envie et de mon inspiration, je vous décrirai une de mes journées type (avec en général, piscine/bronzette/plage mais pas que) ou bien je vous emmènerai en excursion avec moi. Ça vous convient ?
Alors c'est parti...
En même temps, la culture de la canne à sucre est considérable puisqu'il faut une année complète pour que la récolte puisse avoir lieu. Imaginez le nombre de personnes employées à cette période pour venir à bout des champs qui s'enchaînent à perte de vue. Et puis il faut prendre en compte également que malgré une densité assez élevée pour l'Océan Indien (çad environ 680 habitants/km2), l'île n'est pas énormément urbanisée en dehors des grandes villes mais surtout des petits villages. Du coup, entre deux, la végétation n'a pas de barrière et rares sont les animaux qui pourraient tout ravager.
Car si l'agriculture tient une place importante dans l'économie de l'île (après le tourisme évidemment), en dehors des champs de canne à sucre, de bananes, d'ananas et de thé, il existe très peu de fermes d'élevage de bétails et celles-ci sont d'ailleurs si reculées dans le centre qu'on pourrait totalement les ignorer si on ne posait pas la question. Ne vous attendez donc pas à des photos de poules, vaches et cochons mauriciens, vous n'en verrez pas. Et les petites bêtes les plus désagréables que j'ai pu voir en dix jours se résument aux mini lézards et à une pauvre grenouille perdue dans les jardins de l'hôtel. Donc pour ceux et celles qui auraient peur des vilaines choses rampantes, à longues pattes ou autres, soyez rassurés, s'il y en a, elles sont bien cachées !
Une autre chose qu'il faut savoir à Maurice, c'est que l'on roule à gauche, comme au Royaume-Uni. Et pour cause, l'île est une ancienne colonie britannique, mais je vous en reparlerai. Du coup, c'est un peu déconcertant en sortant de l'aéroport de prendre les ronds points à l'envers et de doubler par la droite. D'autant que certains Mauriciens ont une technique de doublage bien à eux, qui exclue totalement l'utilisation du clignotant. A la place, c'est le klaxon qui fait tout le travail et de cette façon uniquement : un coup avant de doubler, un coup au moment où l'on double le véhicule qui nous précède, et un coup enfin une fois qu'on a fini de dépasser. Autant dire que la première fois, on s'en rend pas forcément compte, mais qu'après avoir doublé une dizaines de voitures, on comprend vite le principe ! Et c'est là qu'on panique un peu à l'idée de finir dans un ravin. Car tous les chauffeurs (ou presque) ont une conduite bien sportive et en mini-bus, les sensations ne sont pas les mêmes qu'en 4x4, si bien que plus d'une fois, on a cru notre heure venue lorsque nous voyons apparaître un énorme camion en fasse de nous.
Mais c'est également ce qui fait le charme de l'île. Si les conducteurs donnent parfois l'impression d'être sur un circuit de formule 1, tout le monde cohabite très bien sur la route, que ce soient les piétons, les cyclistes ou les automobilistes, et les accidents sont extrêmement rares. Et heureusement d'ailleurs car j'ai dénombré très peu d'hôpitaux ou de cliniques pendant mon séjour (juste au cas où, j'aime bien savoir où se situent les plus proches Urgences ^) et ceux-ci étaient situés à quasiment deux heures de route. Car oui, autre point non négligeable à savoir lorsque l'on prévoit un séjour sur place, les déplacements même à quelques kilomètres seulement peuvent être très longs alors que pourtant, je peux vous assurer que personne ne respecte les limitations de vitesse (et d'ailleurs, leur parlez pas de contrôle de police ou même de radar, c'est à peine s'ils savent de quoi on parle). En même temps, on est en vacances, chacun vit sa vie, et on profite du paysage.
Du coup, c'est après avoir parcouru environ 35 kilomètres que nous sommes arrivés à destination, dans le sud ouest de l'île, dans la région du Morne Brabant.
Le Morne aurait été, du temps de l'esclavage, le refuge des esclaves marrons surs de ne jamais y être retrouvés par leurs maîtres. Comment sont-ils parvenus au sommet, l'histoire ne le dit pas, mais les esclaves auraient fabriqué un pont en bois amovible, leur permettant de traverser une crevasse fatidique, puis de l'enlever derrière eux en montant vers le sommet. Lorsque l'esclavage fut définitivement aboli, un groupe de gens aurait entrepris de monter leur annoncer la bonne nouvelle. Voyant arriver un groupe de personnes, les esclaves crurent a une tentative de les capturer a nouveau, et choisirent de se donner la mort en se jetant du haut de la montagne.
Le lieu est donc emprunt de mysticisme, de légendes, d'histoires mais ça n'en reste pas moins un magnifique endroit, surtout quand le soleil vient s'y coucher.