Synopsis :
Se sentant coupable de la mort accidentelle de son frère, un gardien de cimetière se retrouve régulièrement face au fantôme de celui-ci. Il rencontre une jeune femme disparue en mer et se demande s'il s'agit aussi d'une apparition ou si elle est bien réelle.
Critique :
Avant, c’était Harrison, Brad ou Georges qui électrisaient l’ambiance du CID lorsqu’ils présentaient leur nouveau film. Aujourd’hui, c’est Chace Crawford (Twelve), Thomas Dekker (Kabom) ou encore Zac Efron… l’époque change, place aux stars montantes, pour beaucoup issues des séries TV.Alors stars oui, effectivement mais pour letalent, il faudra encore quelques années pour le vérifier, et ce n’est certainement pas avec Charlie St Cloud que Zac Efron ira défendre son jeu d’acteur auprès de grands réalisateurs, pour des films beaucoup plus sérieux que ceux constituant actuellement sa filmographie.
Car je n’irai pas quatre chemins, Charlie St Cloud représente à peu près tout ce que je ne supporte pas dans le cinéma. Une œuvre moralisatrice, tire-larmes, puritaine à souhait, mal interprétée, mal filmée, mal montée et franchement critiquable sur son scénario. Bref, un film à la limite du supportable porté par un discours aux relents conservateurs très clairement orientés pour plaire à un électorat américain ultra catho.
Le pitch est simple. Charlie et son petit frère son hyper complices, ils font du bateau ensemble, du baseball, se tapent dans la main, rigolent de bon cœur, s'enlacent...(à ceux qui n'avaient pas compris cela dès les premières scènes, n'ayez crainte, Burr Steers va vous en mettre 10 couches en rab). Mais lorsqu’un accident de la route emportera le plus jeune, Charlie (qui a failli y rester aussi) décide d’honorer le pacte qu’ils avaient fait, à savoir faire un entrainement de baseball tous les jours lorsque les canons de la ville retentissent. Cinq ans plus tard, Charlie qui est devenu gardien de cimetière, ne quitte plus jamais sa cabane pour être sûr d’être bien présent tous les jours pour échanger des balles avec son fantôme de frère cadet (que seul lui peut voir, cela coule de source).
Mais l’apparition d’une fille évidemment très belle va venir perturber le train-train quotidien de notre gardien. Je ne vous gâcherai pas le film en racontant la fin (ridicule au demeurant) mais toujours est-il que l’on a l’impression d’assister à un film sponsorisé par le Vatican sur la deuxième chance qu’offre la vie, sur l’acceptation de la mort d’une proche, sur l’écoute des apparitions, sur l'instinct et sur la foi que l'on a dans les étoiles filantes...
Avec la subtilité d’un éléphant dans la manière d’aborder son sujet, Burr Sterrs (pourtant réalisateur de l’honnête « 17 ans encore ») n’hésite pas à nous sortir tous les ustensiles indiqués par « le petit manuel pour faire pleurer le public teenage ». Larges plans sur la mer (retouchés bien évidemment), violons, flash back sur le petit frère, gros plans sur les yeux fatigués et humides du père Zac, tout y est ! Cela permettra sans doute de faire oublier les effets de mise en scène allant de passables à catastrophiques, notamment lors de zooms puis dézooms aériens incroyablement laids.
S’il a réussi à s’adjoindre les services des très expérimentés Kim Bassinger et Ray Liotta, le réalisateur n’arrivera malheureusement pas à les diriger convenablement (heureusement ils sont très peu présents), Liotta devant l’ombre de lui-même en pompier frappé par le cancer mais plaçant toute sa foi dans St Jude. Efron et sa girlfriend ne sauvent même pas les meubles en proposant un jeu tout en exagération qui ne convaincra vraisemblablement que les minettes venues voir les pectoraux du garçon (qui sont, rassurez-vous mesdemoiselles, très présents l'écran).
Mal fichu du début à la fin grâce à un scénario bancal, mal interprété par des acteurs trop jeunes et pas dirigés, mal filmé et monté par un réal manquant d’expérience, franchement énervant dans les sous-idées véhiculées, Charlie St Cloud est ce que j’appelle une vraie catastrophe à oublier très vite. En espérant que Zac puisse retomber sur ses pattes et s'ouvrir vers des rôles plus mûrs (à l'instar de Kristen Stewart) parce que là, franchement, c'est mal parti...
Pour finir, découvrez ci-dessous quelques photos de la présentation du film par Zac Efron, qui a purement et simplement déclenché une hystérie aussi bien à l'extérieur qu'ç l'intérieur (et pour cause, des cars entiers de jeunes filles avaient été affrétés de Paris pour l'occasion
Sortie officielle française : 10 novembre 2010