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C'était le fan fini d'Alfred Hitchcock.
Le fin observateur et critique d'une bourgeoisie qu'il aimait déboulonner de la nouvelle vague française .
Il passe sa jeunesse à Sardent afin d'éviter les affres de la guerre à Paris. Il fait des études de droit et côtoie alors Jean-Marie Le Pen sur les bancs d'école.
Claude Chabrol participe en tant que critique de cinéma au lancement de la Nouvelle Vague française, aux côtés de François Truffaut, Jean-Luc Godard et Jacques Rivette, ses collaborateurs aux Cahiers du cinéma.
Indipensable au groupe car il maitrise parfaitment la langue anglaise (atout majeur quand on veut conquérir le cinéma des États-Unis) Chabrol se distingue aussi par sa plume cynique, son flegme presque britannique. Dans la revue à couverture jaune, fondée par André Bazin et Jacques Doniol-Valcroze, il participe à la défense de la politique des auteurs et publie, en 1957 avec Éric Rohmer, un livre sur Alfred Hitchcock, celui qui a su imposer son style au système hollywoodien. l'Ombre d'Hitchcock s'installe sur lui à jamais.
Il a entre-temps épousé Agnès, une riche héritière qui lui permet de financer la création de sa maison de production. Celle-ci démarre avec un court métrage de J. Rivette, Le Coup du Berger, avec Jean-Claude Brialy. En 1959, il tourne à Sardent dans la Creuse son premier film, Le Beau Serge, qui devient le manifeste inaugural de la Nouvelle Vague.
il divorce cinq ans plus tard pour épouser la comédienne Stéphane Audran, avec laquelle il entame une fructueuse collaboration, jusqu'à leur séparation, en 1980.
Durant cette période, il se fait un spécialiste de l'analyse féroce de la bourgeoisie française, dont l'apparent conformisme sert de couvercle à un bouillonnement de vices et de haines. Que ce soit sur le registre de la comédie grinçante ou du polar, souvent associé au scénariste Paul Gégauff, il ne cesse d'en traquer l'hypocrisie, les coups bas et la bêtise, avec une délectation rare et jubilatoire à laquelle participent activement ses acteurs fétiches : Stéphane Audran, Michel Bouquet, Jean Yanne. Il dresse ainsi un portrait sans concession de la France des années 1970, âpre et corrosif, où dominent La Femme Infidèle, Le Boucher ou Les Biches.
Sa rencontre en 1978 avec la jeune Isabelle Huppert, qu'il contribue à révéler, est décisive. Violette Nozière, l'empoisonneuse parricide qui fit scandale dans les années trente, ajoute une dimension supplémentaire à la galerie de monstres jusqu'ici filmés par Chabrol (il avait déjà adapté un autre fait divers sanglant dans Landru avec Charles Denner). En même temps, il entame avec l'actrice un duo redoutablement efficace qui touchera tant les rives de la comédie policière (Rien ne va plus) que celles de l'adaptation littéraire (Madame Bovary) ou du film politique (L'Ivresse du pouvoir), culminant avec la décapante Cérémonie, adaptée d'un roman de Ruth Rendell, L'analphabète.
Sur un registre plus léger, il aura également entre-temps fait jouer Jean Poiret dans le rôle titre de Inspecteur Lavardin ainsi que dans Poulet au vinaigre (remarquez l'intro 100% Hitchock), de la même manière qu'il revient régulièrement au polar provincial, par des films tels que Au Cœur du Mensonge ou La Demoiselle d'Honneur.
Dans un registre fantastique inattendu il réalise en 1976 "Alice ou la Dernière Fugue", avec Sylvia Kristel, la fameuse Emmnanuelle. Le fantastique sera un genre qu'il n'abordera qu'à cette unique occasion.
Régulier comme une horloge, il réalise 57 films pour le cinéma de 1959 à 2009 puis 21 autres films pour la télévision.
Son dernier tour de piste aura été un hilarant caméo dans le (fabuleux) film Serge Gainsbourg, Vie Héroïque en producteur outré par l'enregistrement de Je T'aime... Moi Non Plus.
La nouvelle vague Française s'éteint peu à peu, Après Truffaut, Démy et Rohmer, le ciel ouvre ses portes à Claude Chabrol.
Attention moteur...lumières...sons...action!
Son cinoche c'était du chocolat noir.
Pas le plus éclatant mais le meilleur pour la santé.
Merci Pour le Chocolat, Claude.