Pirhana 3D. (d'Alexandre Aja)
« Madame! Cachez-moi ce sein que je ne saurais voir! »
Du moins c'est ce que la bienséance voudrait... Mais pas ce film dont le seul but et d'en montrer le plus possible (rien de racoleur là dedans, le spectateur est au courant de la finalité du film). Une entreprise des plus complexes à mettre en scène, mais tellement nécessaire à l’appétit sexuel de milliers d'hommes. Qui a dit que un film d'horreur devait être psychologique?
Le scénario de ce film est très (trop?) complexe. Jugez par vous même: un pécheur quelque peu inconscient (Richard Dreyfuss, dans un caméo rappelant Jaws) commet l'impardonnable erreur de laisser tomber une bière au fond d'un lac. Dame Nature, très énervé en profite pour déclencher un violent tremblement de terre qui a pour conséquence la libération de piranhas préhistoriques à l’appétit insatiable. Ça tombe bien, c'est le Springbreak et des milliers de jeunes bombes sexuelles ne demandent qu'à être croquées (quelles débauchées!!). Et voilà, subtil non?
Un zeste de mauvais goût (assumé).
Aja a vendu son film comme un gros défouloir fun et inutile. Et c'est exactement de cette manière qu'il faut prendre ce film. Si certains arguerons un certain manque d'ambition, il n'empêche que le film remplit magistralement son office. Voir dans ce film nanardisant un quelconque premier degré serait une grossière erreur. C'est uniquement un produit référentiel, composé de gloires du passé, d'actrices pornos et d'effets spéciaux basse qualité; à l'humour gras, celui qui laisse des taches (qui aurait pu prédire, attention spoiler, voir un pénis en 3D rechraché par un piranha!). Dans le même ordre d'idée, on retrouve ce côté volontairement racoleur, avec les innombrables plans serrés sur les seins et les fesses des actrices, d'une gratuité sans précédent (scène du bain sous-marin, dont la durée peut rendre le spectateur masculin un peu trop tendu...). En gros, le public en a pour son argent: seins, fesses rebondies, gore (scène du massacre central) et fun.
Testament de l'horreur eighties
On pourrait s'arrêter là, l'essentiel est dit. Mais on peut considérer ce film d'une manière plus sérieuse. En effet, il est difficile de ne pas voir le film d'Aja comme un clin d’œil au cinéma de genre des années 80. Les longs-métrages de l'époque étaient des plaisirs coupables assumés (de Vendredi 13 à Chucky pour ne citer qu'eux). Ils offraient un programme similaire (sexe, gore, fun) en se targuant d'un sous-texte anti-capitaliste, que l'on retrouve ici, au travers du massacre de ces jeunes coupables de consumérisme. Les caméos et les références sont nombreuses, la présence de Cristopher -Doc- Lloyd en tête. Au final, il vaut mieux un film gore mais fun, plutôt que tous les torture porn actuels, trop premier degré pour être crédible (qui a dit Saw?). Mais bon sur ce point, je vous laisse juge.
En conclusion, Piranha 3D est une série B à l'ancienne, fauchée et aux effets spéciaux bas de gamme, mais qui se revendique comme telle. Gore et résolument fun, il remplira son office si vous le consommez au dixième degré. Si par contre, vous ne jurez que par la subtilité, tracez votre route. Et puis après tout, un bon nanar n'a jamais tué personne, non?
Les +:
- Blood
- Boobs
- testament référentiel.
Les -:
- Côté un peu cheap
- Il faut adhérer à l'esprit second degré.
Note:
Si vous abordez le film au premier degré.
Si le second degré est dans vos cordes.